Elles ont toujours été déterminantes dans les luttes sociopolitiques du Mali, comme celles du soulèvement ayant abouti à la chute d’IBK. Trois ans après, les femmes maliennes se disent trop peu associées à la gestion publique…
Au Gouvernement, sur les 28 ministres, elles ne sont que six dames. Au sein des institutions de la République, on les cherche à la loupe, car faiblement représentées. Et, faut-il le souligner, aucune institution du Mali n’a à sa tête une dame !
En effet, seulement les dames Dembélé Madina Sissoko, Sidibé Dédéou Ousmane, Diaminatou Sangaré, Diawara Aoua Paul Diallo, Wadidié Founé Coulibaly, Fatoumata Sékou Dicko siègent au gouvernement et constituent les dignes représentantes de la gente féminine dans la haute sphère exécutive de l’Etat. Alors qu’au Conseil national de Transition, l’organe législatif provisoire, on signale seulement 42 femmes sur les 147 membres ; soit moins des 30 % exigé par la Loi 2015- 052 du 18 Décembre 2015. Ce qui suscite la colère de nos sœurs et épouses qui estiment qu’elles paient le plus lourd tribut aux crises, mais elles sont vite rangées au second rang quand il faut reconstruire le pays.
En plus du fait qu’aucune des institutions du Mali n’est dirigée par une femme, les administrations et les postes de responsabilités sont faiblement occupés par les femmes, pourtant plus nombreuses que les hommes. Conséquences ; les femmes se plaignent, alors qu’il existe certains facteurs qui explique cette situation. Quels sont les niveaux d’éducation des femmes dans un pays où des pesanteurs socioculturelles freinent leur émancipation. Il s’agiyt de la problématique des mariages précoces qui oblige la femme à vite s’occuper du foyer, sans oublier que dans certaines contrées, la fille n’a pas les mêmes droits que le garçon. Ce qui fait que le taux de scolarité est très faible dans les zones rurales chez les filles.
Malgré les efforts au niveau de l’Etat, les femmes continuent d’être lésées au plan sociopolitique. Car, au niveau des partis politiques et dans les associations, elles occupent les positions inférieures et ne sont pas susceptibles d’émerger facilement.
Rappelons quand même que, dans l’histoire récente du Mali, trois femmes ont été candidates à l’élection présidentielle (Mme Sidibé Aminata Diallo, Mme Haïdara Aissata Cissé dite Chato et Kanté Diénéba dite Diébou Ndiaye), une dame a été présidente de la Cour suprême, Kaïta Kayentao Diallo, une autre grande dame, Manassa Danioko a été présidente de la Cour constitutionnelle, une autre dame, Mme Cissé Mariama Kaïdama Sidibé a été Premier ministre, chef du Gouvernement sous le magistère du président ATT. D’où les impatiences et les appréhensions pour voir quand est-ce que le Mali aura une femme à la tête d’une de ses institutions phares.
Bruno D SEGBEDJI
Mali Horizon