Pays d’origine, de transit et de destination des victimes de la traite, le Mali abrite des exploitants de la mendicité et de la prostitution d’autrui, des trafiquants de migrants et d’organes, des esclavagistes entre autres souteneurs du travail forcé. Pour renverser la vapeur, le ministère de la Justice et des Droits de l’homme vient de lancer, plus précisément le 15 Mars 2016, un plan d’actions de lutte contre cette pratique grégaire et barbare.
Une série d’activités vont jalonner toute l’année pour vaincre le mal. D’emblée, des acteurs judiciaires, des administrateurs sociaux et des membres de la Société civile sortent – avec des connaissances théoriques et pratiques – d’un atelier leurs capacités renforcées pour circonscrire ce crime organisé par des bandes de mafieux sans foi ni loi. Il s’agit, ici, de «favoriser l’échange de bonnes pratiques entre acteurs, dégager etc.» promouvoir «les meilleures stratégies pour combattre efficacement le fléau» à travers «d’échanges interactifs et dynamiques».
La lutte ainsi déclenchée entre dans le cadre de la protection des droits de l’homme. «A cet titre, le Mali a signé et ratifié les principales conventions internationales relatives aux droits de l’homme», notamment celle de Palerme sur la lutte contre la traite des personnes. Et la création du Comité national de lutte contre la traite des personnes et pratiques assimilées «illustre parfaitement l’engagement des hautes autorités pour la lutte contre cette pratique abjecte et avilissante (…) qui n’a pas droit de cité dans une société éprise de justice et de libertés».
D’ailleurs, sur la base des travaux dudit comité, le Mali adopte la Loi N° 2012-023 du 12 Juillet 2012 relative à la traite des personnes et pratiques assimilées. Il se trouve que «les meilleurs textes n’ont pas de valeur s’ils ne sont pas appliqués. Il est donc important que la loi précitée soit effectivement mise en œuvre par tous les administrateurs du travail, les officiers de police judiciaire, les magistrats et les membres de la Société civile dès l’instant qu’ils se familiarisent avec les textes et maîtrisent les concepts en vue d’une application bienveillante du droit.
Il y va de la crédibilité du Mali au yeux des ses pairs, du bien-être de sa population et des ressortissants de la Communauté internationale. Surtout que l’Oim (Organisation internationale pour les migrations) et l’Ambassades des USA soutiennent le gouvernement pour la promotion de la justice et l’équité bien consignées dans la déclaration de politique générale du Premier ministre, Modibo Kéïta.
A noter que l’atelier formation a été assorti de nombreuses recommandations ayant trait entre autres à la vulgarisation des enjeux de la traite des personnes auprès de l’ensemble des acteurs impliqués, à l’instauration d’une synergie entre le comité et la cellule de lutte contre le phénomène, au regroupement en association des religieux bénéficiant des subventions de l’Etat dans la lutte contre la mendicité en particulier.
Mister NO
Source : le Témoin