Prévenir la migration précoce des enfants au Mali à travers l’application effective des textes de promotion et de protection des droits de l’enfants est l’objectif d’une journée de plaidoyer organisée par Enda-Mali avec le soutien de ses partenaires à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la traite des personnes et les pratiques assimilées/migration précoce des enfants. La salle de conférence de la Maison des aînés a servi de cadre à cette activité.
Placée sous la présidence du garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Malick Coulibaly, la journée a enregistré la présence de nombreux participants, notamment des organisations de la société civile, des partenaires techniques étatiques.
A ceux-ci, il faut noter, entre autres, la Coordination des syndicats des transporteurs du Mali, des chauffeurs du Mali, des organisations de femmes, de jeunes, la Coordination des hôteliers/bars du Mali, les leaders communautaires et religieux (chefs de quartiers…)
A travers cette journée, il s’agissait, pour Enda-Mali et ses partenaires, notamment l’OIM et le ministère de la Justice, d’informer et sensibiliser les autorités nationales/décideurs sur le phénomène de la migration précoce des enfants au Mali, d’inviter les autorités nationales/décideurs sur le respect des textes et engagements pris et qui protègent les enfants contre la migration précoce et d’amener les décideurs et les PTF à prendre des mesures vigoureuses à travers des recommandations fortes assorties d’un plan d’exécution…
Pour le directeur exécutif d’Enda-Mali, Soumana Coulibaly, la migration précoce des enfants apparaît comme un phénomène résultant de l’extrême pauvreté des communautés surtout en milieu rural et péri-urbain. “En général, les enfants victimes de la migration précoce sont ceux qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école ou déscolarisés précocement. Ils sont soit envoyés en migration par leurs parents, soit de leur propre initiative. Ils migrent vers les centres urbains ou en dehors du Mali à la recherche de ressources additionnelles au profit de leurs familles. Ces enfants, faut-il le noter, peuvent être des proies faciles des auteurs de traite des enfants”, a soutenu le directeur exécutif de Enda-Mali.
A la suite du directeur exécutif, le coordonnateur du Comité national de coordination de lutte contre la traite des personnes et pratiques assimilées et le représentant de l’OIM ont insisté sur les méfaits de ces pratiques.
Le ministre de la Justice a rappelé que la traite des personnes est considérée au Mali comme un crime odieux dont les victimes sont constituées majoritairement de femmes et d’enfants exposés à toutes sortes de sévices. C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, la lutte contre le trafic des êtres humains constitue une des priorités du gouvernement en matière de protection et de promotion des droits de l’Homme et de lutte contre la criminalité organisée.
C’est dans cette optique, a poursuivi le ministre, que le gouvernement de la République a adhéré à de nombreuses initiatives en termes législatifs, notamment au niveau national et international et la mise en place d’un Comité national de coordination de lutte contre la traite des personnes et pratiques assimilées, la signature de nombreux accords entre le Mali et de nombreux pays de la sous-région, la formation des acteurs de la chaine pénale et des acteurs locaux…
Tout en réaffirmant le soutien de son département à cette initiative, Dr. Malick Coulibaly a invité tous les acteurs notamment les organisations de la société civile et les acteurs de la chaine pénale à jouer pleinement leur partition dans la lutte contre le fléau.
Kassoum Théra
Source: Journal Aujourd’hui Mali