Au lieu des 95 morts annoncé par Ali Dolo, le gouverneur de la région Général Sidi Alassane Touré a rectifié le tir en donnant le nombre exact des morts qui s’élève à 35 dont onze adultes et vingt quatre enfants
Suite aux massacres perpétrés par des individus non encore identifiés, dans la nuit du lundi au mardi 11 juin dans le village de Sobane-Da, commune de Sangha, cercle de Bandiangara, région de Mopti, centre du Mali, le maire de cette bourgade, Ali Dolo, s’est vite précipité à balancer un bilan de 95 morts. Ce chiffre a été immédiatement repris par les medias internationaux. Même le Gouvernement s’est laissé manipulé en reprenant ce chiffre, dans un communiqué officiel, s’il vous plait! Celui-ci est signé par le ministre de la Communication, Porte- parole du Gouvernement, Yaya Sangaré.
Quelques heures après, le Gouverneur de la Région de Mopti, le Général Sidi Alassane Touré, un homme engagé et dévoué, de retour du lieu de crime, annonce que le nombre des morts est de trente cinq (35) dont onze adultes et vingt quatre enfants.
Le rétablissement des faits par l’exécutif régional a été considéré par certains comme un crime tendant à minorer le nombre des victimes, à dédramatiser la situation. D’autres l’ont couvert de tous les noms d’oiseaux pour avoir osé dire la vérité, dans un environnement pollué par la méchanceté, l’intolérance voire la haine.
L’allié le plus sûr de l’homme, le temps a donné raison à ce Gouverneur. Le Gouvernement qui s’est planté dans un premier temps était obligé de rédiger un autre communiqué, au nom de la véracité des faits. Ceux-ci s’imposent à tous, qu’ils plaisent ou non.
Ainsi, le même ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, reconnait: »… le nombre de personnes tuées a été ramené de 95 à 35 (11 adultes et 24 enfants). Ce nombre résulte d’un décompte minutieux effectué par une équipe constituée d’éléments de la protection civile, de médecins légistes et du Procureur de la République. Au sujet de 95 précédemment annoncés, le chef du village de Sobane a témoigné que cela correspondait aux morts et disparus combinés… »
En clair, 60 morts fictifs ont été ajoutés au nombre réel des victimes soit 35. Même un seul mort est inacceptable, intolérable, car aucune religion monothéiste n’admet qu’un être humain tue son semblable. Au delà de chiffres funestes, la situation interpelle les dirigeants du pays, ses partenaires internationaux, et bien sûr l’ensemble des populations maliennes, en particulier celles vivant dans les zones d’insécurité. Elles doivent collaborer avec les forces de sécurité et les services de renseignement pour leur permettre d’assurer davantage leur sécurité.
Elles ne doivent pas mentir en donnant des renseignements. Le maire de Sangha a été pris en flagrant délit de mensonge pour faire mal, en tentant d’opposer une communauté contre une autre. Dommage! Plus jamais ça! Les faits doivent être restitués tels qu’ils sont, qu’ils plaisent ou pas!
Le maire de Sangha ayant présenté ses excuses au Premier ministre, agenouillé, tête baissée, servira d’exemple parce que le mensonge finira toujours par être rattrapé par la vérité.
Que Dieu sauve le Mali! Amine Yarabi!
El Hadj Chahana Takiyou
Source: Le 22 Septembre