Le chef d’Etat-major général des armées en visite dans les 2è, 6è, 7è et 1è régions militaires, est allé à la rencontre aussi bien des militaires que des civils
Le chef d’Etat-major général des armées, le général de division Mahamane Touré, vient d’effectuer une tournée dans les régions militaires n° 2, 6, 7 et 1. Il a parcouru pendant dix jours (22 avril au 1er mai) plus de 4 000 kilomètres à la tête d’une forte délégation comprenant le colonel-major Charles Fau, directeur du service de santé des armées, le colonel-major Mody Berethé, directeur général de la Gendarmerie nationale, le lieutenant-colonel Souleymane Maïga, patron de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa), et les représentants des différents états-majors et directeurs de services des armés.
L’objectif de la mission était d’aller vérifier les conditions de vie et de travail des militaires sur le terrain et d’évaluer les besoins sécuritaires des populations.
C’est par Ségou, la 2è région militaire du pays, que le général Mahamane Touré a entamé une tournée qui s’est déroulée au pas de charge. Là, il s’est entretenu avec les officiers de la zone de défense, les stagiaires et les encadreurs des formations classiques qui s’y déroulent. Parmi les sujets abordés au cours de ces rencontres figurent la reforme des forces armées maliennes, l’organisation des différentes formations classiques, la prime de présence opérationnelle, la prise en charge des blessés de guerre, la question des médailles, et l’indemnisation des militaires ayant perdu tous leurs biens lors de la retraite suite à l’occupation des régions nord.
Mahamane Touré a effectué un véritable exercice pédagogique pour développer avec les hommes, tous ces sujets et les mettre au même niveau d’information. Evoquant la problématique de l’indemnisation, l’officier général a annoncé qu’une commission d’analyse pilotée par son adjoint, le général de brigade Didier Dakouo, est déjà en place et déposera très prochainement ses conclusions. Le chef d’Etat-major général des armées a expliqué que la restructuration en cours de notre outil de défense, est un élément central des reformes engagées par le président de la République.
Sur la prime de présence opérationnelle, il a indiqué qu’une note de service de l’Etat-major général des armées déterminait les zones opérationnelles et que tout militaire en poste hors de ce nouveau découpage ne pouvait en aucun cas prétendre à ladite prime, exception faite des blessés de guerre en traitement. Pour ce qui est des médailles, les cas d’omission injustes seront corrigés, a-t-il promis.
Après Ségou, la délégation a mis le cap sur Sévaré où se trouve le centre de commandement de la 6è région militaire. Ici, le général Touré a apporté les mêmes réponses aux préoccupations déjà exprimées à Ségou.
CHAQUE MATIN DEVANT LE DRAPEAU DU MALI. C’est la ville de Gao qui a servi de point de transit à la délégation. Après y avoir passé une nuit, elle s’est directement rendue à la frontière avec l’Algérie en passant par le célèbre puits d’Ikadewatène qui a donné son nom au village. Sur l’axe routier long de plus de 700 kilomètres, le général Touré a rencontré des populations avec leurs troupeaux de bétail dans les pâturages ou autour des puits. Toutes ces populations réclament la présence de l’Etat dans le nord du pays. Ainsi pour prouver sa fierté d’être un citoyen malien, le doyen Ahmed Ag Baba, un éleveur qui s’est installé avec sa famille sur la voie entre Aguelhok et Tessalit, a planté le drapeau national sur sa tente. « Tous les matins, je m’incline devant les couleurs de mon pays », a assuré le patriarche très respecté dans la contrée.
Kidal, la 7è région militaire du Mali, a été la troisième étape de la mission. C’est le camp Hamachache de Tessalit que la délégation du général Mahamane Touré a choisi pour entamer les rencontres dans cette zone de défense. Dans ce camp militaire, l’attendait une forte délégation des habitants de la commune de Tessalit. C’est le deuxième adjoint au maire, Ismael Ag Mohamed, qui a été le porte-parole des populations. L’édile a insisté sur la nécessité du retour de l’administration dans la zone et a sollicité que les check-points érigés à l’intérieur de la ville de Tessalit soient tenus par des militaires l’armée nationale. Il a aussi évoqué l’absence dans la zone de services de base comme le téléphone, l’électricité et l’eau potable. Le général Mahamane Touré a promis de remonter ces préoccupations aux autorités compétentes. Après les représentants de la population civile, la délégation a rencontré les soldats avant de rendre une visite de courtoisie aux responsables de la MINUSMA et de l’opération Serval.
Aguelhok, localité martyre où furent froidement exécutés des dizaines de nos soldats désarmés en janvier 2012, a été une étape importante de la visite du chef d’Etat-major général des armées. Ici, la population s’est fortement mobilisée pour accueillir la délégation. Après les salutations fraternelles, le général Touré est allé s’incliner sur les tombes des militaires lâchement assassinés. Il n’y a plus de camp militaire à Aguelhok. Les soldats sont actuellement logés dans les bâtiments l’Institut de formation des maîtres.
Toujours à Aguelhok, les responsables de la délégation ont salué les actions humanitaires que les services sanitaires militaires multiplient sur le terrain. Ceux-ci venaient de sauver une femme d’une amputation du pied et en état de grossesse de six mois. Au passage de la délégation, ils traitaient un enfant brûlé au thorax.
Après Aguelhok, c’est la ville de Kidal qui a accueilli la délégation. Une foule importante et déterminée avait pris d’assaut le camp général Abdoulaye Soumaré, scandant le nom « Mali » et reprenant en refrain « Notre Mali est Un et Indivisible ». La foule a aussi réclamé avec insistance le retour du colonel Mamary Camara, commandant la zone de défense n°7.
C’est par le poste militaire d’Anéfis que la délégation a bouclé l’étape de la 7è région militaire. Là également, la population a réitéré son appartenance au Mali et son adhésion au processus de paix. Mahamane Touré a promis de faire réaliser un forage pour ce poste qui manque de point d’eau. Actuellement, les militaires sont obligés de parcourir près de cent kilomètres pour se ravitailler en eau utilisée pour la cuisson des repas.
La quatrième étape de la tournée, celle Gao, a commencé par le poste d’Almoustrate où la communauté arabe est majoritaire. Cette communauté broie du noir depuis le déclenchement de la rébellion en 2012. Ne se sentant plus en sécurité à Gao, les commerçants arabes y ont fermé leurs boutiques. « Depuis l’occupation des régions nord, les commerçants arabes ne sont plus les bienvenus à Gao », assure Hamdinou Ould Lassane, le président du conseil de cercle de Bourem.
Le colonel-major Mody Berethé, le nouveau directeur de la Gendarmerie nationale, a annoncé que des études sont en cours pour la réouverture du poste militaire de Tarkint afin de répondre aux besoins sécuritaires de la population.
Après les visites de courtoisie au gouverneur de la Région de Gao, à la MINUSMA et à l’opération Serval, le général Touré s’est dit satisfait d’avoir parcouru le circuit et mesuré concrètement les besoins sécuritaires des populations. Le commandant Sadio Camara, représentant le chef d’Etat-major de la Garde nationale, a demandé l’ouverture du poste Ntacky, une localité située entre Gossi et Gao. Le colonel-major Abdoulaye Coulibaly, commandant du théâtre des opérations « Maliba » n’a pas manqué de saluer cette visite de terrain du CEMGA.
Envoyé spécial
S. KONATE