« Le tourisme interne au Mali, opportunités et défis » était le thème d’une conférence débat, organisée hier à l’hôtel Olympe sous la présidence d’Andogoly Guindo, le secrétaire général du ministère de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme et en présence de Almamy Ibrahim Koreissi, le chef de cabinet du même département, Sidy Keita, le directeur adjoint de l’Office malien du tourisme et de l’hôtellerie (OMATHO) et nombre de participants.

Organisée par l’OMATHO, l’évènement se tenait dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale du tourisme, édition 2015, sur le thème : « Un milliard de tourismes, un milliard d’opportunités ». La conférence débat était animée par Mme Cissé Fatoumata Kouyaté et Boubacar Nafogou, tous deux experts dans le domaine du tourisme et de l’artisanat.
Dans son discours d’ouverture, Andogoly Guindo a attiré l’attention des participants sur les défis et les attentes de notre pays en matière de tourisme. Le choix de ce thème s’explique par la volonté du département de relancer les activités touristiques qui ont connu un grand coup d’arrêt pendant la crise de 2012 et 2013, a souligné le secrétaire général qui note que notre tourisme est confronté à des maux qui handicapent son épanouissement. C’est pourquoi ses retombées économiques sont largement inférieures à son immense potentiel.
« Notre pays peut et doit fournir un fort contingent de visiteurs pour garantir un développement équilibré et durable de son tourisme », a souligné Andogoly Guindo qui a exhorté les techniciens à gagner le pari de la relance des activités touristiques en proposant des pistes propres à propulser un tourisme interne qui tarde à se développer. Les réflexions des spécialistes permettront au département d’identifier les contraintes qui handicapent le développement du secteur et de proposer des solutions.
Les conférenciers ont déploré le fait que le Mali ne profite pas de son potentiel touristique. En citant l’exemple de la France où ce secteur est dominé par les visiteurs locaux, ils ont soutenu que notre pays dispose de beaucoup d’atouts et de curiosités qui pourraient booster le tourisme interne. Notre pays doit s’inspirer de l’exemple des pays qui ont fait de leur tourisme local un potentiel pour le développement socio-économique et culturel.
Ils ont rappelé que notre pays était devenu une destination incontournable en Afrique avec des sites comme le Pays dogon, la Cité des Askia, la mosquée de Djenné, Tombouctou et autres. Notre politique touristique était axée sur la partie nord du territoire à partir de Mopti. De l’avis des conférenciers, les conséquences de ce choix ont été dévastatrices avec la crise sécuritaire.
Pour nos spécialistes, une saison touristique qui ne dure que 4 mois représente aussi une menace pour le tourisme interne. Ils ont suggéré de valoriser les sites touristiques naturels et d’encourager les privés à investir dans les localités pour développer notre tourisme. Des groupes cibles de visiteurs possibles ont été identifiés : les scolaires, les universitaires, les entreprises, les responsables de l’administration.
Les conférenciers ont aussi proposé que le conseil des ministres se tienne parfois dans d’autres localités pour permettre aux ministres et aux hauts cadres de découvrir les merveilles de notre pays.
Les échanges ont permis d’aborder nombre de questions relatives au tourisme local et de faire des propositions pour améliorer la structure organisationnelle du secteur.
A l’entame de la rencontre, une minute de silence a été observée à la mémoire de nos compatriotes et de tous les fidèles musulmans qui ont perdu la vie lors du drame survenu au cours du pèlerinage à la Mecque.
A. SOW

source : Essor