Une foule compacte, majoritairement jeunes est sortie, ce dimanche à la place de l’indépendance de la capitale de la 6èmerégion administrative du Mali pour montrer leur exaspération vis-à-vis de « l’insécurité sélective » que vivent les populations de Tombouctou. Les doléances des jeunes de Tombouctou sont très claires et précises.Nous pouvons lire sur les pancartes des manifestants et même sur la déclaration du forum des propos comme « non à l’amalgame », « non à la haine », « non à la détention d’armes par des civils », « non au banditisme », « nous sommes noirs, nous voulons voyager », « désarmez-les ou armez-nous »…
Selon le porte-parole du forum des jeunes de Tombouctou, M. Oumar Baraka, la Région est victime depuis bientôt 6 ans de braquages sur les axes routiers, dans les rues et même à l’intérieur des maisons, enlèvements de personnes et de leurs biens ainsi des nombreux assassinats. « Le dernier acte crapuleux remonte du dimanche 11 octobre dernier où le jeune Alhariss AG Aljoumatt a été sauvagement assassiné suite à son refus de donner son téléphone à des brigands armés », martèle-t-il.
La ville de Tombouctou est aujourd’hui méconnaissable. Un sédentaire n’a plus le droit de circuler dans son véhicule ni sur sa moto encore moins de posséder un simple téléphone sans qu’il ne soit agressé ou même tué par ses forces du mal, qui circulent librement dans la ville, armes à la main.
La ville historique de Tombouctou connut pour son hospitalité légendaire, son brassage culturel est confronté depuis près de 6 ans à des attaques interminables, des tueries ainsi que des braquages à main armée. Des hommes armés sans foi, ni loi hantent en longueur de journée la stabilité de paisibles populations de la ville de Tombouctou.
Par ailleurs, le forum des jeunes de Tombouctou a formulé auprès des autorités régionales certaines demandes qui réduiront cette insécurité. Il s’agit de la sécurisation des personnes et de leurs biens par forces de défense et de sécurité, de la création d’une unité d’intervention rapide et de la redynamisation d’un mode opératoire des forces de défense et de sécurité, de la multiplication des patrouilles dans les quartiers périphériques, de la création d’une ceinture de sécurité autour de la ville. Les jeunes manifestants demandent aussi que justice soit rendue pour toutes les personnes victimes de braquages et assassinats dans la Région.
A noter que cette sortie de la communauté sédentaire intervient deux jours après celle des commerçants arabo-touaregs qui réclamait aussi l’instauration de la paix et la sécurité.
Ibrahim Djitteye