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Tombouctou, la mission citoyenne des Fama

En plus de leur mission régalienne, les forces armées et de sécurité maliennes mènent, sans relâche, des actions citoyennes dans la Région de Tombouctou.

soldat armée malienne garde nationale

Après sa libération, il y a une année, par les forces Serval et la vaillante armée nationale, la Région de Tombouctou retrouve petit à petit du souffle sur le plan sécuritaire. Et, à l’entrée de la ville des 333 Saints, la nette impression qui se dégage c’est cette volonté farouche des forces armées maliennes d’en finir avec le désordre en anéantissant à jamais l’ennemi. Déjà, au premier jack point, installé à l’entrée de la cité, il faut montrer patte blanche pour y passer. Ça s’appelle de la rigueur et de la vigilance.

J’ai tout de suite compris une chose: c’est que les jeunes soldats sont vraiment sur le qui-vive et ont la décision ferme de garantir avec fierté un climat de paix et de sécurité sur un territoire presque abandonné aux mains de l’ennemi. Parce qu’il ne faut jamais oublier qu’au Nord, ce sont les militaires qui ont été toujours les fonctionnaires de l’Etat les plus assidus. D’aucuns me diront que c’est par ce qu’ils ont la lourde tâche d’assurer la sécurité des personnes et des biens.

Sur le trajet qui relie l’aéroport au centre-ville, j’ai vu des  militaires, des gendarmes, des policiers et des douaniers; c’est-à-dire,  la mobilisation de tous les corps y est effective. Et chacun d’eux mène comme il se doit sa mission. Après le jack point, je découvre un nouveau poste de gendarmerie. Ce qui n’était pas là dans le passé. En fait, le contrôle est rigoureux et, à la fois, dans un respect absolu des principes des Droits de l’Homme. Non loin, c’est la police nationale qui assure un poste symbolique; preuve que chaque entité de nos forces armées et de sécurité a un rôle qui lui est dévolu.

Plus loin, je tombe sur un grand hangar. C’est là que la douane malienne opère et met le grappin sur les produits prohibés et effectue de contrôles systématiques sur tous véhicules en provenance de l’Algérie. Je voulais vraiment savoir si le ravitaillement habituel du marché de Tombouctou en produits magrébins a effectivement repris.

Mais, à peine que j’ai engagé des échanges avec le chef de poste (une jeune dame que  je connaissais), un jeune douanier, visiblement aigris contre la presse, me demande de vider les lieux. Mais, vu le sens élevé de la responsabilité et l’éthique de noblesse qui démarquent mon métier, l’intéressé finira par revenir à des meilleurs sentiments en me présentant ses excuses qui ont été aussitôt acceptées de ma part. Au finish, j’ai eu le sentiment que ce poste de douane est là pour une mission bien précise. Donc, en termes de normes relatives à la gestion d’une situation de crise comme la nôtre.

Un centre-ville quasiment vide

J’ai continué ma randonnée à travers la ville. Je constate, en cours de chemin, beaucoup de véhicules des Nations Unies faisant navette à longueur de journée. Ensuite, je découvre le quartier général de la police onusienne, logée dans les enceintes d’un hôtel de la place. Par la suite, je me suis interrogé fort intérieurement sur l’importance de la présence de cette unité internationale sur la sécurité de ma ville natale.

Ensuite, je fais un détour dans un ancien logement de jeunes officiers. C’était dans l’espoir de rencontrer des vieilles connaissances; mais, en vain. Et, ma très grande surprise aura été que je ne parviendrais plus à retrouver l’endroit abritant une villa qui attirait toutes les attentions dans ce quartier administratif de Tombouctou.

Dans cette ville, la garde républicaine joue aussi son rôle de véritable force de sécurité de proximité. Ses éléments en service sont omniprésents.

Par ailleurs, je cherche à comprendre l’état des logements des militaires. Ici, j’ai été attristé de voir que l’ambiance reste morose. Je fais un détour au Gouvernorat pour connaitre un peu la nouvelle donne. Mais, là, il n’existe pas d’interlocuteur fiable. Sitôt, j’ai eu la chance de  tomber sur un sous-officier de la garde républicaine qui connait parfaitement la zone pour y avoir passé un bon d’années de sa carrière. Dans la foulée, il m’explique, avec d’éléments de détails précis, la démarche pédagogique, citoyenne et originale adoptée par les Fama pour apaiser les tensions et surtout étouffer dans l’œuf tout sentiment, tout démon de vengeance.

Ce qui a permis le retour massif des refugiés et la relance de l’activité commerciale. Non loin du Gouvernorat, il y a le camp militaire par où je voulais traverser pour me rendre à la direction du camp des gardes. Mais, sans m’en rendre compte du tout, l’endroit est interdit à la circulation de toute personne étrangère ou de véhicule non autorisé. J’étais le seul à avoir eu l’inadvertance d’emprunter ce trajet. Toutefois, un sixième sens m’a permis de réaliser que je me suis trompé d’endroits accessibles.

Donc, j’ai eu à me rendre compte que j’étais en danger et que les habitudes ont considérablement changé. Alors, je suis parvenu à rebrousser chemin avec la peur au ventre pour continuer à sillonner la ville dont j’avais la nostalgie. Devant un hôtel de la place, c’est un impressionnant détachement militaire qui s’affiche. Curiosité journalistique obligeant, je m’adresse à une source bien informée: «Ce sont deux Ministres de la République qui sont en visite dans la ville dont il est question d’assurer la sécurité. Il s’agit de Mahamane Baby et Berthé Aissata Bengaly», m’a renseigné notre interlocuteur ayant requit l’anonymat. Mon constat là-dessus est que c’est la première fois, depuis mon arrivée dans la ville sainte, que je découvre un tel dispositif sécuritaire.

Et, c’est tant mieux pour le processus de retour à la paix d’antan. Je retourne pour me rendre à la Brigade de la Gendarmerie territoriale. Même si j’étais sûr que je n’y aurais pas d’infos. Passage oblige, je passe par la place de l’Indépendance, situé non loin du camp militaire. Sans chercher à  recueillir de renseignements, puisque c’est un service de sécurité de haute stratégie,  je tente tout juste d’y traverser. Mais, voilà, subitement, c’est un agent de la sentinelle qui m’intime l’ordre de retourner et que par ici on ne doit pas passer. Ç’a m’a soulagé et m’a rassuré davantage. Ce, en ce sens que je me suis rendu compte à l’évidence que la sécurité est une question sérieuse dans cette partie de la cité jadis paisible.

Enfin, un véritable interlocuteur

Ma détermination à vouloir échanger avec des responsables militaires n’avait pas donné des résultats concluants. Car, ici, le journaliste est perçu comme un déballeur des secrets d’Hommes publics. Mais, à force de m’en tenir à l’idéal et à la règle de bonne conduite professionnelle, j’ai fini par avoir sous la ma main un valeureux officier. Le Colonel Kéba Sangaré qui, à cœur ouvert, m’expliquera sur la dynamique enclenchée par l’Etat malien sur le plan sécuritaire. Ce qui m’a frappé en lui, c’est sa volonté de donner une image positive à sa troupe qui a posé d’importants actes salutaires en faveur des populations de la Région. De ce fait, la franchise avec laquelle l’Officier parle m’a convaincu de tous les biens que la notabilité de la ville pense de son équipe.

Car, ils sont nombreux, les chefs de fractions et coutumiers, à magnifier le rôle citoyen joué par les Fama. Une armée qui protège, soigne, nourrie et respecte les droits de l’Homme.  J’étais fier de serrer la main du Colonel Kéba, parce que j’ai eu la chance de connaitre ces hauts faits. Sur place, j’ai pu mesurer sa rigueur et sa promptitude face à toutes les situations. Et, j’ai écouté attentivement ce que lui et ses hommes font au quotidien pour le retour à la normale (lire l’interview Notre Printemps n°045).

En somme, les bonnes mesures de sécurité sont désormais inscrites dans les faits et gestes des habitants de Tombouctou. Ainsi, s’achève mon séjour dans la cité que j’ai tant aimé et dont le nom continue encore de faire rêver à l’échelle planétaire.

 

Alpha M Cissé 

Source: Notre Printemps

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