L’ancien ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Tièbilé DRAME, a affirmé que la démarche communautaire dans la résolution des violences n’était pas viable. Sans un bon diagnostic et l’option du dialogue clair avec les terroristes, « le Mali et le Burkina Faso sont menacés de désintégration », a averti M. DRAME.
Le président du PARENA et plusieurs sommités africaines et du monde participent à Dakar du 8 au 10 mars à la rencontre de Think-tank du Centre Afrikajom sur le thème « Repenser les transitions démocratiques en Afrique de l’ouest » à un moment où trois pays de cet espace communautaire sont dirigés par des militaires après l’interruption du processus démocratique.
Panéliste de la 2e journée tenue ce jeudi 9 mars sur le thème « Démocratie, État de droit et sécurité en Afrique de l’Ouest », pour l’ancien ministre des affaires étrangères « dans un contexte d’insécurité, on ne peut parler de démocratie, d’État de droit et de développement ».
Depuis 2020, son pays est sous une transition venue s’ajouter à une crise sécuritaire avec toutes ses conséquences à la stabilité et au développement d’un pays, l’un des plus pauvres au monde.
Face à ces problématiques, Tiébilé DRAME soutient : « nous sommes dans une situation dangereuse pour la sécurité et la démocratie ».
Pour lui, ce que notre pays et le Burkina vivent est inédit en expliquant que ce n’est pas un processus normal et interne de nos sociétés. La situation, a-t-il rappelé, est la conséquence de l’’interruption du processus démocratique en Algérie, dans les années 1990, donnant naissance à la création des groupes terroristes et l’effondrement de la Libye où des seigneurs de guerre s’étaient taillés des sanctuaires.
« Le Mali et le Burkina Faso sont menacés de désintégration », a alerté M. DRAME.
Spécifiquement le centre du Mali est devenu l’épicentre de la violence.
Dans cette croisade, a-t-il affirmé, certains chefs de villages ont été d’abord les cibles puis les enfants et les femmes de cette aristocratie.
« Ils ont pris les armes pas pour l’islam mais à cause des problèmes d’accès à l’eau, à la terre, au pâturage », a précisé l’ancien ministre.
Par ailleurs, il est peu optimiste des résultats de l’approche communautaire tentée par des responsables politiques du pays.
« Il n’y a pas de solutions communautaires à ce problème. Il ne peut pas se résoudre à travers des rencontres intracommunautaires. Nous avons essayé, ça n’a pas marché», a indiqué M. DRAME.
Il faut, dit-il, que les États fassent de bon diagnostic et prennent en main le problème et le gère dans le cadre d’un dialogue clair en leur faisant des concessions.
Enfin, l’ancien ministre des Affaires étrangères est partisan du dialogue avec les chefs terroristes comme Amadou Kouffa et Iyad Ag Agali qui depuis des années terrorisent la population dans le but d’étaler leur influence.
PAR SIKOU BAH
Source : Info Matin