Sur un constant et extrême élan pour les luttes en faveur des droits de son peuple, des prolétaires, (cependant, se rappelle-t-il le Manifeste du Parti Communiste, la lutte des classes, écrit avec élégance, foi, sincérité et bonheur) Tiébilé Dramé a subi dès sa jeunesse militante, scolaire, étudiante, l’effroyable peine de la torture, des emprisonnements, et souffert de l’austère tristesse dénuement des jeunes. Ses impulsions tiennent autant aux événements douloureux de la vie qu’à la nature même de son combat pour le Mali. La torture le laisse digne et patriote, et le désespoir créé et recherché par le supplice jamais ne l’abandonne en plaintives récriminations et aux larmes.
Ensanglanté en petits pavillons riches en gouttes et plaies, comme soumis aux chauds fers rituels du forgeron du village natal, mangeant et buvant si possible ou non du salmigondis infâme, au cours de sa détention, le jeune homme tient, a tenu tête.
Il a noué des camaraderies qui le servent et dont il peut se servir : en politique il n’y a pas de parking.
Très et trop tenace, l’ancien député, est couvert d’une multitude de clignotants et de chemins, à rendre modéré : Amnesty International ; le siège de son parti, forum permanent de partis frères sans abris, d’associations licites éphémères. Fondateur de journaux libéraux, à vocations démocratiques plurielles, sans y apparaître lui-même apparemment le très cordial ministre des Affaires Etrangères, arrivé désormais après tous les Accords de Paix qu’il a reconnus ou rejetés, dans la plus extrême tristesse nationale, le visage double et multiple bafoué de son pays, au temps de son époque de grandeur, où jadis les puissances actuelles n’étaient qu’un jaillissement d’images. On verra l’ouvrier à l’ouvrage.
Le jeune pionnier de naguère, pourvu d’émotion, de noblesse et de dignité, au rythme de l’hymne national, fut suffoqué par un comportement iconoclaste et retrouva les traits du rebelle indomptable.
Renouvelé donc dans une fonction régalienne, il devrait se hâter, avec sa fierté, son audace et sa flamme, de porter l’espoir de l’entente.
MAMADOU GAKOU
Source: Le Républicain