Les réseaux sociaux sont des couteaux à double tranchant que les jeunes sont appelés à utiliser avec tact, intelligence et responsabilité. L’Etat est invité à légiférer.
“L’usage abusif des réseaux sociaux et son impact : cas des jeunes” était au centre d’une cette conférence débat samedi dernier à l’appel du collectif “Anw Ko Faso”. Il s’agissait de faire la lumière sur les méfaits de l’utilisation abusive des réseaux sociaux par la jeunesse.
D’entrée de jeu un imam a salué l’initiative et invité la population juvénile à utiliser ces réseaux sociaux qualifiés d’un “couteau à double tranchant” avec vigilance. Un mot sera placé à l’endroit des parents afin de veiller à la bonne éducation de leurs enfants à travers la sensibilisation sur la bonne utilisation de ces outils de communication.
Pour la présidente du collectif, Mme Yaye Touré, la volonté de “Anw Ko Faso” à trouver des solutions aux problèmes liés à l’usage abusif des réseaux sociaux est tenace. Pour la réussite de la mission que son équipe s’est fixée, la présidente a souhaité l’appui et l’accompagnement du gouvernement car, selon elle, la volonté du collectif seul ne suffira pas. Pour mieux débattre du thème, quatre conférenciers ont été invités.
Selon Amadoun Haïdara, sociologue, consultant en montage de projet pour le développement, toutes les sociétés comportent des règles et normes de vie, mais celles-ci sont bafouées sur les réseaux sociaux. “Avec l’usage abusif qui en est fait, il n’y a plus de respect pour les règles et normes de la vie sociale”. Le conférencier a rappelé que ce sont elles, qui pourtant, assuraient la stabilité, la cohésion et l’harmonie dans une société.
De son côté Moustapha Guittèye enseignant, syndicaliste, a soutenu que l’usage abusif des réseaux sociaux est une entrave à l’éducation des enfants. “C’est à cause de cette utilisation dépassée de ces nouvelles technologies que lors de la crise au nord du Mali les soldats ont laissé les armes et ont pris la poudre d’escampette. Motif, les images choquantes de leurs collègues égorgés faisant le tour de la toile. Cela a psychologiquement joué sur leur mental”, a-t-il indiqué.
Me Madani Sangaré, doctorant en droit, a souligné que nos sociétés se sont développées avec le progrès scientifique et technique alors que les lois n’ont évolué avec. Ce qui fait souvent que ces crimes et délits ne sont pas punis par la loi tout simplement car ils ne sont pas prévus dans notre Constitution, a-t-il souligné. Il a souhaité l’adoption d’une loi relative aux TIC.
Le consultant en relations internationales Amadou Konaté, formateur était le dernier à prendre la parole. Evoquant les motivations du choix du thème faisant l’objet de la conférence, il a assuré que c’est pour trouver une solution consensuelle. “L’ampleur du problème des réseaux sociaux amène obligatoirement à en parler, connaître les origines du problème afin d’obtenir des solutions qui seront par la suite appliquées”.
À en croire à ses propos, le collectif ”Anw Ko Faso” pour pallier ce problème prévoit des ateliers de formations, des animations qui seront déléguées dans les établissements scolaires afin de sensibiliser la couche vulnérable qu’est la jeunesse, la sensibilisation des parents qui ignorent totalement tout le contenu des réseaux qu’utilisent leurs enfants à cause de l’illettrisme….
Au sortir de la conférence-débat, le collectif ”Anw Ko Faso” projette d’apporter cette initiative de sensibilisation dans toutes les régions Mali.
Atiyatou Coulibaly (Stagiaire)
Source: Le Point