En ce 30 septembre 2013, la bombe Dioncounda-Yamoussa des nominations bidons a explosé dans la garnison militaire du camp Soundiata Keita de Kati à quelques encablures du palais de Koulouba et de Bamako.
La déflagration et la détonation de cette étrangère bombe de l’indiscipline nourrit par l’injustice et l’illogique nomination au grade du général des corps d’armée du capitaine Sanogo, sonne comme le premier choc interne du régime IBK.
Bien qu’étant un choc beaucoup plus moindre que la déflagration des avions de ligne dans les tours jumelles du World Trade Center à New York, le 11 septembre 2001, on peut aisément tenté la métaphore américaine du nine eleven en nine thirty.
Ce choc, oblige le désormais général 4 étoiles mais sans soleil de Kati de faire profil bas. Ce qu’il n’a jamais pu faire pendant la transition politique au Mali.
Mais il a surtout déjà (avec les événements récents de Kidal et de Tombouctou) obligé IBK à annuler sa séance d’audition devant la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale française et de rentrer rondement à Bamako.
Exit le grand oral d’IBK devant les parlementaires français mais bonjour son grand oral devant le peuple malien abasourdi par les caprices des soldats de la garnison de Kati à mille lieux des champs de bataille du nord du pays, où le Mnla et autres terroristes se la jouent à la surenchère, aux attaques armées et aux attentats ciblés.
“On ne me trimbalera pas”, et “Kati ne fera plus peur à Bamako”, le ton est donné par IBK et le comité militaire de suivi de réforme de l’armée en prend pour sa grade.
Sanogo et les mutins sont désarmés par l’opération “Saniya” et “la place d’armes de Kati est totalement sous contrôle de l’état major général des armées” dixit Soumeylou Boubeye Maïga, ministre de la défense.
Ça change de Dioncounda et Yamoussa qui naguère lassaient Kati faire ses opérations “commando” dans Bamako sans piper mot ni bouger d’un iota.
Une opération de “neutralisation” et de récupération d’armes dilue les ardeurs des mutins et permet d’ouvrir une enquête pour situer les responsabilités dans la nouvelle “honte” de la république et d’engager des poursuites judiciaires et disciplinaires dans ce grand corps malade de l’armée malienne qu’est devenue la place d’armes de Kati.
À force de nager dans l’anarchie et le laisser aller d’un coup d’état stupide, les soldats de la garnison de Kati ont fini par oublier la nature républicaine de l’armée malienne.
Ils ont perdu le sens du service pour la nation et l’éthique du soldat au profit du gain facile, personnel et non mérité au moment où tchadiens et français nous montrent le chemin de la bravoure au nord de notre pays au prix de leur vie.
Les galons et les grades dans l’armée malienne n’appellent plus le mérite et la bravoure mais la facilité et l’individualisme égoïste et ronflant du genre “Tout pour moi seul car je suis le monde”.
À dire que le drapeau tricolore n’a plus de signification auprès de nos porteurs d’uniforme qui le monte pourtant chaque matin, nous finirons par y croire.
Mais que peut penser un soldat mal formé, mal équipé et mal entretenu dans une armée dont le commandement militaire est laissé aux désidératas de ceux-la même qui ont attaqué la république et notre constitution le 22 mars 2012 et qui se sont sucrés d’amnistie, de postes juteux et de grades extrêmes sans aucun mérite?
Amadou Aya Sanogo (ex président de comités avec salaires à 7 chiffres), Yamoussa Camara (ex ministre transition de la défense), Moussa Sinko Coulibaly (ministre inamovible), et Ibrahima Dahirou Dembelé (chef d’état major général des armées inamovible),tous devenus généraux météorites, ne se sont-ils pas servis abusivement de promotions militaires et avantages survitaminés sans aucun mérite et en un temps record?
Pourquoi Dioncounda Traoré et Diango Cissoko, alors président de la république par intérim et premier ministre du Mali, ont laissé de telle injustice prendre place dans une armée déjà mal en point par le laxisme d’Alpha Oumar Konaré et d’ATT?
On ne signe pas un décret présidentiel uniquement pour plaire à quelqu’un dans un pays en guerre.
On ne construira jamais la justice sur l’injustice comme on ne marchera pas sur l’eau.
La promotion Waraba, avait donné le ton à Koulikoro, mais Dioncounda et Yamoussa ont perduré dans l’erreur en voulant coûte que coûte couvrir Sanogo et ses frères d’armes du coup d’état stupide au nom d’un “pardon” et d’une “réconciliation” vendus à vil prix à Ouaga, qui en disaient long sur leur irresponsabilité et leur insouciance dans la gestion d’une armée malade de tous les maux et incapable de défendre le Mali.
Pour quelle raison, oui mes chers amis pour quelle raison?
J’aimerai mieux que la justice malienne les interroge sur leur motivation à vouloir transcender la logique et les règles militaires quitte à fragiliser encore davantage, en temps de guerre, une armée malienne par des promotions de complaisance et totalement inutiles pour la république.
Pourquoi IBK, alors venu depuis peu aux affaires, a continué la même inflation de promotions militaires non méritées dans l’armée malienne?
N’avait-il pas compris la surenchère de la hiérarchie militaire et mesuré les conséquences de ces promotions sur le moral des troupes dans nos garnisons comme au front ou n’avait-il pas la main dans la gestion de l’armée malienne en début septembre 2013?
En tout cas la mutinerie du 30 septembre 2013, a permis une prise de conscience que l’anarchie a trop duré à la place d’armes de Kati et qu’il fallait un gros coup de pied dans la fourmilière.
Les décisions du président de la république IBK et du ministre de la défense Soumeylou Boubeye Maïga suite au choc de Kati vont dans ce sens.
Et tant mieux si cela peut enfin contribuer à discipliner radicalement une armée malade de son commandement et de ses avancements en grades et désorganisée de son sous équipement et de son déficit de formation.
Ce serait un changement notable comme du moment de l’intervention des français à Konna pour stopper les islamistes déchaînés vers le sud de notre pays.
Déjà pour la première fois depuis le président Modibo Keïta, les politiques reprennent la main sur l’armée malienne.
Une seule leçon, il ne faut jamais trop pousser dans le désordre, car ça ne paie pas à tous les coups.
Et quand on croit qu’on est fort c’est en ce moment précis qu’on est le plus faible sur terre.
Je crois qu’Iyad Ag Ghali, le capitaine Amadou Konaré et le Colonel Youssouf Traoré, là où ils sont aujourd’hui, en savent quelque chose plus que quiconque.
Que Dieu bénisse le Mali.