De tous les temps la question de la provenance du financement du terrorisme, dans la bande sahélo-saharienne, a taraudé les esprits. A cet effet, des observateurs avertis et autres spécialistes de la lutte contre le terrorisme ont plutôt pointé du doigt le trafic de drogue, d’êtres humains et autres commerces prohibés auxquels s’ajoutent les rançons perçues suite à des prises d’otages.
Eh bien, une nouvelle source de financement du terrorisme vient d’être découverte dans le septentrion malien.
En effet, dans les environs de la localité de Tessalit, région administrative de Kidal, l’orpaillage clandestin est en plein boom. A la faveur de cette expansion économique locale, des sites d’orpaillages sont pris d’assaut au grand dam de toute réglementation de l’État malien. Fort de l’absence totale de l’autorité publique malienne, les groupes terroristes imposent alors leurs desideratas aux exploitants, aux vendeurs et acheteurs du métal jaune.
Dans les environs de Tessalit, il existerait une quinzaine de sites d’orpaillage entre lesquels s’activent de nombreux exploitants et au nombre desquels on retrouve des ressortissants de plusieurs pays sahéliens.
C’est dire qu’avec ce plein boom de l’orpaillage clandestin, Tessalit est en passe de devenir le nouvel ‘’Eldorado’’ du Mali. Tant les réalisations faites par des exploitants clandestins ont changé la physionomie des lieux.
C’est à juste titre que RFI rapporte que : « De gros moyens sont mobilisés par de petits investisseurs qui convient dans cette partie du Mali : marteaux piqueurs, compresseurs et même des générateurs. Des enfants mineurs feraient partie des orpailleurs qui travaillent pour des personnes fortunées. Comme les adultes, ils ont des contrats, gagnent plutôt bien leur vie. À environ 25 km de Tessalit, dans la petite localité d’Abanco, l’exploitation sauvage de mines d’or a changé le visage des lieux. Selon plusieurs sources, une ville est même sortie de terre. On y voit des restaurants, des boutiques, et même un centre de transfert d’argent. L’an dernier, malgré quelques éboulements, 25 kg d’or découverts d’un seul coup auraient fait le bonheur de plusieurs personnes. Notamment des djihadistes qui percevaient, selon des témoins, une taxe sur les opérations de vente. En tout cas, alors que rien ne se fait sans eux, tout se fait sans les services de l’État malien… ».
Le plus aberrant est que cet orpaillage sauvage, sur lequel les autorités maliennes semblent fermer les yeux, non seulement sert de source de financement au terrorisme, mais aussi il enfreint gravement aux dispositions légales du pays…
Source : Le Soir de Bamako