Né vers 1999 (il y a un doute sur son année de naissance) à Mangaz au Niger, Hassane Djibo est inculpé d’appartenance à un groupe de combat en relation avec une entreprise terroriste, acte de terrorisme par la détention, le port et le transport des armes et minutions de guerre. Hassane n’avait passé que quatre jours dans un groupe terroriste. Il a été condamné à la prison à vie et à 10 millions de Francs CFA.
Dans la journée du 15 mai 2020, Hassane Djibo, de nationalité nigérienne, est capturé par la force Barkhane aux alentours de la localité Kosseye, muni d’une arme de type AK47, d’un chargeur, d’un talkie-walkie, d’un pantalon militaire treillis et de 2 téléphones portables. Il était à bord d’une moto, à la vue des militaires français, il accéléra la cadence de sa mobylette. Il est contraint de s’arrêter grâce aux tirs de sommation.
À la barre, Hassane a partiellement reconnu les faits qui lui sont reprochés. Il déclare avoir adhéré le groupe par contrainte faite sur lui par des personnes dont il dit ignorer l’identité. Il dit avoir fait seulement 4 jours avant son arrestation et n’avoir participé à aucun combat. « Je n’ai jamais tiré une balle. Je ne sais pas manier une arme. Je l’ai prise par peur. Ils m’ont menacé de me tuer si je n’acceptais pas». Il affirme avoir 17 ans aux dires de sa mère. Son avocat, Me Issiaka Sanogo, rejette l’accusation terroriste portée contre son client en se basant sur son âge mineur. « Mon client n’a pas pu vaincre sa peur et dire non à ces bandits. Il reste tout de même un mineur et il a avoué ce qu’il a fait ».
Sans pièce justificative de son âge pouvant déterminer s’il est mineur ou pas, la Cour analyse que ce sont de simples affabulations, voire des malices dans le seul but de se soustraire de l’action de la justice. Pour le président de la Cour, Moussa Samaké, « en acceptant ces armes et ces effets militaires, il avait librement et délibérément consenti à aider les prétendus inconnus dans la commission à caractère terroriste. Qu’en outre rien ne justifie la possession d’une arme de guerre par un berger dans une zone où sévissent les groupes armés terroristes au demeurant il n’a en aucun moment eu à les dénoncer ou à se débarrasser de ce matériels dangereux et compromettent d’autant plus qu’il déclare ne sachant pas manier une arme ». Sur la base des dispositions des articles 6 et 13 de la loi n◦ 08-025 du 23 juillet 2008 portant répression du terrorisme en République du Mali, Hassan Djibo a été condamné à la perpétuité et au payement de 10 millions de F CFA.
Aboubacar Sidiki Diarra
(stagiaire)
Source: Mali Tribune