En apprenant la nouvelle en milieu de matinée d’hier de la convocation de l’imam Mahmoud Dicko par le Procureur de la République près du Tribunal de Grande Instance de la Commune V du District de Bamako, ce sont des dizaines, voire des milliers de citoyens toute tendance et confession religieuse confondue qui ont pris d’assaut la devanture de cette juridiction en plein milieu du quartier-Mali, scandant des slogans très hostiles au locataire de Koulouba et à son fils Karim Kéïta à qui ils demandent d’être convoqué dans l’affaire de notre confrère Birama Touré disparu depuis.
La température montait au fur et à mesure que des centaines de fidèles et de sympathisants du très respecté et éclairé imam Mahmoud Dicko venaient aux nouvelles; bref tous ceux qui sont contre les maux qui rongent le pays telles que la mauvaise gouvernance, la corruption devenue un système de gouvernance, l’injustice, insécurité, la cherté de la vie, la crise scolaire, ont convergé vers le tribunal où les hommes de médias comme de vrais soldats se débattaient pour travailler.
C’est dans ce climat tendu qu’un véhicule du maintien d‘ordre de la police a tenté de traverser la foule en colère pour entrer dans l’enceinte du tribunal, un acte suscité une pluie de jets de cailloux, de chaussures et de biens d’autres objets qui ont fait reculer les forces de l’ordre. Aussi, la tentative d’arrivée de l’imam Mahmoud Dicko au tribunal, a tourné court à cause d’une foule compacte très remontée qui l’a demandé respectueusement de rentrer à son domicile de Baco-Djikoroni, refusant cette convocation jugée « injuste et inappropriée ».
« C’est une insulte à l’égard de notre très respecté et éclairé imam Mahmoud Dicko», martèle un supporter. Après la sortie du très respecté l’Imam Mahmoud Dicko, comme ses proches aiment le dire, le 29 février 2020, au Palais de la Culture Amadou Hampaté Ba, et l’ultimatum lancé aux autorités maliennes et le gouvernement de prendre des dispositions nécessaires avant le vendredi 06 mars, pour résoudre les problèmes brulants qui a fait couler de l’ancre, à plus d’un dans le pays , à savoir : la grève des enseignants, la négociation avec les chefs terroristes Amadou Koufha et Yag Ag Gally, l’insécurité grandissante, les élections législatives du 29 mars 2020…, faute de quoi, le peuple prendra ses responsabilités et sortira massivement le vendredi 06 mars 2020, pour revendiquer ses droits.
Mais pire encore, le gouvernement et les autorités de la République du Mali dans leur tentative de museler le peuple viennent de jeter de l’huile sur le feu, en convoquant l’Imam Mahmoud Dicko, au Tribunal de Grande Instance de la Commune 5 du district de Bamako, hier mardi 03 mars 2020. Acte réfléchi ou irréfléchi ? Voici le film de l’évènement inédit ! Lire le reportage de Pépin Narcisse Loti et de Bokari Dicko.
Il était 10h 25 lorsque notre équipe s’est rendue au Tribunal de Grande Instance de la CV du District de Bamako. La tension montait déjà avec un Issa Kaou Djim au four et au moulin au milieu de citoyens survoltés dénonçant cette convocation de l’imam Dicko qu’ils jugent avoir dit la vérité et dénoncé la gouvernance actuelle d’IBK.
« Vous êtes incapable de convoquer ceux qui ont cloué nos avions au sol, mais vous convoquer ceux qui dénoncent », scandaient des milliers de citoyens très remontés. Pendant ce temps, le personnel faisait sortir leurs véhicules et autres engins à deux roues comme la voiture du Procureur de la République conduite par un élément des forces de l’ordre. Déjà le climat devenait lourd, ça sentait le Roussis.
Au même moment, d’autres manifestants réclamaient que Karim Kéïta répondent des accusations portées contre lui dans la disparition de notre confrère Birama Touré, sinon, « l’imam Mahmoud Dicko ne répondra jamais au juge d’Instruction ! Nous préférons mourir ici que cela arrive car il n’a fait que dire la vérité !».
Au même moment, nos sources font état du déplacement du Ministre des Affaires Etrangères, M. Tiébilé Dramé, accompagné d’un proche, se sont rendus au domicile de l’imam Mahmoud Dicko pour lui « présenter les excuses du Président de la république qui réfute cette convocation ». Un moment tendu, car des partisans farouches ne voulaient rien entendre de ces excuses car disent-t-ils : « Vous avez voulu humilier l’homme de vérité, l’homme de dieu! Cela ne marchera pas ! Nous ne sommes pas d’accords avec cette manière de l’humilier! ».
Pendant ce temps, la devanture du tribunal s’est transformée en un véritable champ de bataille avec une interdiction de fait aux forces de l’ordre de l’approcher.
C’est dans ce climat délétère que l’imam Mahmoud Dicko, a tenté d’aller au Palais de la Culture pour parler à ses compatriotes et leur faire savoir que le meeting du vendredi est maintenu, la marée humaine et surtout la colère des citoyens l’ont poussé à rebrousser chemin et est rentré à son domicile qui était déjà bondé de monde.
C’est Issa Kaou Djim, porte-parole de l’imam, non moins Coordinateur général de la CMAS qui est venu s’adresser aux citoyens et aux hommes de médias en quelques mots : « Au nom de l’imam Mahmoud Dicko, nous demandons à tous les maliens de sortir massivement ce vendredi pour demander la démission du président de la république, SEM Ibrahim Boubacar Kéïta. Le rendez-vous est pris ce vendredi 06 mars 2020 sur le Boulevard de l’Indépendance », une déclaration qui a mis la foule en délire scandant des slogans hostiles au Chef de l’Etat.
Aussi sur la page de la CMAS, il est clairement dit : « Nous demandons la démission du Président de la république du Mali d’ici vendredi ! ».
Selon nos informations, c’est l’étude de Me Berthé qui a remis aux environs de 10H, la convocation à l’imam Mahmoud Dicko où il était convoqué pour 12HY. « Un timing très court, bien calculé, sans compter non seulement sur la popularité de l’homme, mais aussi, la capacité de mobilisation des maliens à le défendre en cas de toute tentative de toucher à un de ses cheveux. Les initiateurs de cet acte grave, ont desservi le Président IBK car, Mahmoud Dicko est comme l’Ayatollah Komeyni pour nous au Mali. Il ressort agrandi et rendu encore plus fort», nous confie un supporter.
Les nouvelles circulaient déjà sur les réseaux sociaux, comme quoi, l’Imam Mahmoud Dicko a été convoqué au Tribunal de Grande Instance de la Commune 5 du district de Bamako, pour répondre des faits qui lui sont reprochés.
Vers 11 heures du matin
D’après le Porte-parole de l’Imam Mahmoud Dicko, en la personne de Kaodim, l’Imam reçoit Tiébilé Dramé, Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale à son domicile, lui intimant l’ordre de ne pas répondre à la convocation du tribunal parce que ladite convocation a été annulée.
Mais, c’était sans compter avec la détermination de ses partisans qui sont prêts à en découdre avec les problèmes de l’heure et l’exaspération de la population qui se trouve impuissante face à toutes les difficultés qu’elle vit depuis 2012.
Vers 12 heures
Une foule en liesse de milliers de personnes, s’est massée de façon spontanée devant le domicile de l’Imam Mahmoud Dicko et l’a conduit au tribunal de la Commune 5, avec des cris ahurissants et en scandant le slogan « A bat IBK). Entre temps les alentours du tribunal étaient déjà noirs de monde très surchauffé. Difficile de se frayer un chemin.
Avant l’arrivée du cortège de l’Imam Mahmoud Dicko, tout le personnel du tribunal de la Commune 5 avait déjà vidé les lieux. Finalement le cortège s’est dirigé vers le Palais de la Culture Amadou Hampaté Ba, pour les mots de fin du très respecté.
La démission in extrémiste du Président IBK demandée
Prenant la parole sur le podium du Palais de la Culture Amadou Hampaté Ba, le Porte-parole de l’Imam Mahmoud Dicko, en la personne de Kaodim, a d’abord demandé la démission du Président de la République Ibrahim Boubacar Kéita par ce qu’il a échoué, dit-il, ensuite a annoncé la décision des syndicats de l’éducation à reprendre les classes à partir du 04 mars 2020, signe d’une première victoire enregistrée par la sortie de l’Imam le 29 février 2020. Enfin, il a de nouveau appelé à la grande mobilisation du vendredi 06 mars 2020.
Kaodim, Porte-parole de l’Imam Mahmoud Dicko :
Nous réclamerons la tête d’IBK démocratiquement le vendredi…
« Le peuple a compris aujourd’hui que le régime d’IBK n’a rien à proposer au peuple. Le service qu’il peut rendre au peuple c’est de s’en aller. Nous réclamerons sa tête, démocratiquement le vendredi.
Ceux qui volent, ne sont pas interpelés, ceux qui ont cloué les avions au sol ne sont pas interpelés, ceux qui ont emmené des blindées en carton ne sont pas interpelés, ceux qui ont détournés les milliards de la loi de programmation militaires ne sont pas interpelés, mais l’Imam Mahmoud Dicko qui dénonce, c’est lui est interpelé.
IBK a échoué, il doit démissionner. Je crois que le peuple a compris. Il sortira massivement le vendredi pour dire à IBK basta !»
Je confirme que les enseignants vont rentrer en classes..
« Dans une République, il faut aussi un Etat de droits, les enseignants ont juste réclamé leurs droits. Ils ont fait confiance en la modeste personne de Mahmoud Dicko. Ils ont accepté de rentrer en classe demain pour commencer les cours. Nous étions en train de mettre la forme quand l’Imam a été convoqué par le tribunal de la Commune 5. C’est cela qui a pris du temps, sinon à l’heure actuelle, ils auraient déjà fait un communiqué. Ils viennent de m’appeler il y a deux heures que demain, ils vont reprendre les classes. Je confirme que les enseignants vont rentrer en classes et le vendredi le peuple sortira massivement ».
Le vendredi tout le monde sera là pour clarifier
« Un pays comme le Mali qui est incapable d’assurer la sécurité des personnes et des biens, qui est incapable d’aller chercher les terroristes où qu’ils se trouvent, doit s’attaquer à l’Imam Mahmoud Dicko ?
C’est Dicko qui défend la cause du peuple malien, c’est lui qui est à la tête de mission de bons offices, c’est lui qui a appelé le peuple à dire non aux tentatives de l’enseignement de l’homosexualité à l’école…
Le vendredi tout le monde sera là pour clarifier. Pas pour casser, pas pour bruler, nous sommes des républicains IBK a échoué et démocratiquement, nous allons demander son départ »
Après le raté d’hier du Tribunal de Grande Instance de la Commune V du District de Bamako, le mot d’ordre de sortie pour le vendredi prochain est renforcé et le régime prend un sacré coup. Enfin, tellement les citoyens sont déterminés, il y a eu deux accidents de deux voitures et de deux mobylettes, les intéressés se sont pardonnés puisque c’est pour le Mali, ce n’est pas grave , on continue la lutte!
Pépin Narcisse Loti et Bokari Dicko
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Quelques réactions
Tofy Touré, de l’association « Kaoural Renouveau » : vendredi prochain, nous n’allons jamais rentrer à la maison tant qu’IBK n’a pas démissionné !
« Aujourd’hui, ils ont convoqué Mahmoud Dicko. Nous étions au Tribunal de la Commune 5, malheureusement, les juges ont tous fui. Il n’y avait personne là-bas. Même pas les gardiens.
Donc, nous sommes venus ici au Palais de la Culture pour le dernier mot de Mahmoud Dicko.
Le dernier mot que Dicko nous a donné c’est quoi ?
Il nous a dit de nous préparer pour le vendredi. Nous allons tous sortir à la Place de la Liberté à l’Indépendance. Ça sera un vendredi noir, parce que nous allons demander le départ immédiat du Président IBK. On ne va jamais rentrer à la maison tant qu’IBK ne rendra pas sa démission parce que nous avons su que la présence d’IBK au pouvoir est un grand danger pour nous les Maliens. L’école malienne est bafouée, l’armée a été trahie. Il n’y a rien !
Mme Diawara Zeynab Sidibé, Présidente des femmes de la CMAS : Je demande à tout le monde de rester derrière l’imam Mahmoud Dicko !
Je suis vraiment émerveillée et joyeuse parce que c’est cela qu’on veut. L’Imam Dicko est un homme sage et il est saint d’esprit. Tout ce qu’il fait comme lutte, c’est pour nous les femmes. Pas plus que le samedi, c’est l’Imam qui a demandé aux enseignants de regagner les classes. Et c’est ce qu’ils ont fait.
Je demande à tout le monde rester derrière l’Imam pour le bien du Mali ».
Pépin Narcisse LOTI
Mali Demain