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Tension intercommunautaire dans le village de Bereli, cercle de Koro: Les enseignants et les jeunes sur pied de guerre suite à l’incarcération du Directeur de l’école et de leur président ; Les familles Guindo et Kassogué se regardent en chiens de faïence

Le Directeur de l’école fondamentale de Bereli, commune de Koproron-Pen, cercle de Koro, Moisé Guindo, ainsi que le président de la jeunesse du même village, Soumaïla Doumbo, sont placés sous mandat de dépôt depuis le 29 avril dernier par les autorités judiciaires de Koro et incarcérés à la prison de ce cercle de Mopti. Leur emprisonnement suscite beaucoup d’inquiétudes, car perçu comme pouvant mettre de l’huile sur le feu dans cette localité où des contentieux à caractère familial couvaient entre les résidents dans une zone déjà en proie à l’insécurité grandissante.

 

Aujourd’hui, les habitants du village de Bereli se regardent en chiens de faïence. La tension est palpable entre les familles Guindo et Kassogué. Selon, certaines sources, ce village, à l’image de plusieurs autres du centre du pays, est loin de connaitre la quiétude en raison de différents contentieux qui se sont accumulés au fil des ans. Le dernier en date, qui a opposé des ressortissants des deux familles, a tourné autour de la réalisation d’un forage.

Mais la situation s’est envenimée courant mois de Ramadan, suite à une rixe entre deux ressortissants des deux familles, ayant occasionné une plainte auprès de la justice à Koro.

Selon un ressortissant du village, à la suite de cette plainte, des hommes armés se sont rendus au village pour cueillir la personne concernée par la plainte. C’est ainsi que les villageois, ayant aperçu ces hommes armés et en raison du contexte actuel d’insécurité de la localité, tout le village s’est mis en branle. Les visiteurs du jour étaient alors obligés de se rendre chez le chef du village, un Guindo.  » Vu le fait que ces agents étaient habillés en civils et étaient dans un véhicule qui n’est pas celui de la gendarmerie, le chef de village leur a demandé l’ordre de mission. Ce qu’ils n’ont pas pu montrer. C’est alors que le chef de village leur a demandé de se sauver, sinon qu’il ne serait pas en mesure d’assurer leur sécurité dans cette situation. Ils se sont retirés du village sans parvenir à arrêter leur cible.

Après une réunion du conseil de village, il a été décidé d’envoyer une équipe auprès de l’administration à Koro pour être sûr que ces agents suspects étaient réellement envoyés par l’administration judiciaire.

C’est ainsi que le choix a été porté sur le Directeur de l’école fondamentale et le président de la Jeunesse, un diplômé du village, donc deux personnes sensées être lettrées et pouvant mieux communiquer avec l’administration. La surprise a été que ces deux agents, arrivés à Koro, ont été placés sous mandat de dépôt par le juge de paix à compétence étendue, au motif, qu’ils sont  » les meneurs des jeunes qui ont agressé les agents de l’administration envoyés au village « , a expliqué notre source. Il n’en fallait pas plus pour provoquer la colère des enseignants qui exigent  » libération sans condition de leur Directeur « .

De même, les jeunes se sont joints pour demander la libération de leur président.  » En tout cas, la tension est vive aujourd’hui dans ce village et la situation peut dégénérer à tout moment. Nous pensons que l’administration doit gérer de façon neutre un tel problème qui a beaucoup de ramification. Ce genre d’arrestation n’est pas de nature à faire revenir le calme.

Cela fait plusieurs années que notre école était fermée. Le Directeur et certains enseignants sont en train de prendre des risques pour travailler dans un contexte d’insécurité avec les terroristes dans les alentours et l’administration, incapable de les sécuriser face à cette situation, se permettre de les arrêter. Nous allons nous battre pour la libération sans condition de notre Directeur « , a déclaré un enseignant, qui a préféré gardé l’anonymat.

» Le village a connu pas mal de différends, et les interventions ont toujours permis d’éviter le pire, mais en réagissant de la sorte, l’administration va aggraver la situation « , a observé un autre.

YC

Source: L’Indépendant

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