Sise auprès du marché de Daoudabougou, en commune V du district de Bamako, la parcelle n°30/G ne souffre d’aucun litige. Mais l’espace dûment attribué depuis 2011 par la marie du district Bamako à Mme Diarra Mariam Daou, promotrice d’une pharmacie privée, peine â être construit à cause des « mains invisibles », lesquelles incitent les jeunes à des violences et manipulent la population afin de perturber les travaux de construction en cours.
Vu l’intox et les tensions autour de la situation, Mme Diarra Mariam Daou, propriétaire de parcelle en cause, en compagnie d’Alpha Djénépo, son mandataire, ont tenu un point de presse le lundi 17 octobre 2022. Dans le quartier, Mme Diarra est promotrice de la « pharmacie Mariam Daou », sise à quelques mètres de l’espace incriminé. A l’entame de ses propos, elle soutient que son officine, ouverte depuis juillet 1988 à Daoudabougou, est la deuxième pharmacie privée ouverte sur la rive droite de Bamako. Afin d’avoir une parcelle, Mme Diarra rapporte avoir d’abord adressé une demande à la commune V. Il n’y a pas eu de suite à cela. Dans les années 1999 à 2000, « j’ai adressé une autre demande au maire du district de Bamako. Ce, avec le plan de Daoudabougou que j’ai obtenu grâce à un ancien maire. C’est suite à cela que la mairie du District a fait sortir un papier accompagné du permis le 15 avril 2011 », selon elle. Lorsqu’elle commença à chercher un plan de construction du lieu sur la base des documents de la marie du District, la marie de la commune V n’a pas voulu approuver le plan. « On a également introduit une demande pour que la commune V puisse approuver le plan. C’est en 2018 que la commune V nous a répondu en demandant un changement de vocation. Parce que sur l’ancien plan de Daoudabougou, la parcelle N°30/G était réservée pour l’arrêt de bus », indique la dame. Avec l’évolution du temps, il n’y a plus de bus sur la route. De l’ambassade d’Algérie au marché de Daoudabougou, il n’y a aucune place réservée pour les bus. De ce fait, l’espace querellé est réservé pour le dépôt d’ordures et des vendeurs de pastèques et autres. « Lorsque la marie de la commune V nous a demandé le changement de la vocation du lieu, nous avons saisi le gouvernorat de Bamako. Ce service a fait descendre notre demande à la commune V qui s’est réunie pour une délibération. Les conseillers présents ont tous approuvé et le gouvernorat a changé la vocation du plan », a-t-elle expliqué.
Des documents attestant que Mariam est la propriétaire du terrain
Dans un document dont nous disposons, il est clair que le gouvernorat a changé la vocation de la parcelle concernée au profit de Mme Diarra. Aux termes de l’article 1er de l’arrêté N°062/GDB.CAG, le gouvernorat de Bamako mentionne : « Est approuvé à titre de régularisation et changement de la vocation de la parcelle N°30/G de Daoudabougou, en commune V du district de Bamako, initialement prévue comme arrêt de bus pour servir de parcelle à usage commercial pharmacie pour le compte du Docteur Diarra Mariam Daou ». Via l’article 1er de la décision N°00558/M-DB datant du 15 avril 2011, la mairie du district de Bamako renchérissait elle-aussi : « A titre de régularisation, Dr. Diarra Mariam Daou est maintenue sur la parcelle N°30/G dans le lotissement de Daoudabougou, en commune V du district de Bamako ». Dans un autre document mis à notre disposition, le conseil communal de la commune V, convoqué en session extraordinaire, le 12 mars 2018, a approuvé le changement de vocation de ladite parcelle au profit de Mariam Daou.
Des jeunes incités à la violence
«Je détiens tous les documents administratifs et juridiques, y compris l’autorisation de construire. Mais lorsque j’ai décidé de construire, des jeunes manipulés sont venus réclamer la même parcelle. Des mains invisibles sont en train d’inciter les jeunes à la violence. Ils ont l’habitude de couper le goudron et brûler des pneus en s’opposant à la construction de la parcelle », déplorent Mme Daou et son mandataire, Alpha Djénépo. « Quand nous avons appelé la police pour le déguerpissement des occupants (vendeurs et autres) du lieu, voire empêcher les jeunes de perturber les travaux, elle n’a pas voulu coopérer ». En complicité avec certains jeunes, des mains invisibles ont saisi la justice pour demander l’arrêt des travaux, ont-ils expliqué. « La parcelle n’est pas un espace vert, ni une partie du marché ou un terrain appartenant à quiconque. Mariam a procédé à la construction après avoir obtenu tous les documents. Suite au refus des occupants, elle a saisi la justice qui l’a remis une grosse afin qu’elle construise l’endroit. Deux jeunes sont enfermés dans l’affaire, mais des individus encouragent les jeunes à sortir manifester pour l’arrêt des travaux », explique Djénépo.
Mamadou Diarra
Source: LE PAYS