A Paris, éjecté en quarts de finale du Masters 1000, Novak Djokovic voix basse, lasse avait confessé son peu d’envie de se projeter. Le présent, son fardeau, lui suffisait largement.

Sans jambes, sans jus, le Serbe avait, lors du dernier Masters 1000 de la saison, comme souvent lors des six derniers mois, montré des signes profonds d’usure psychologique et physique. La fin de la saison semble, à Londres, avoir fouetté son ambition. Le n°2 mondial a successivement vaincu Dominic Thiem 6-7 (10/12), 6-0, 6-2 et Milos Raonic 7-6 (8/6), 7-6 (7/5). Soit deux Top 10 coup sur coup. Ce qui ces derniers temps ne lui est pas arrivé si souvent (seulement deux entre Roland-Garros et le Masters 1000 de Paris). Pour bien montrer, même si tout est loin d’être parfait, que l’orgueil pouvait, même dans les pires tempêtes, lui permettre de tenir tête et de rivaliser. Même avec les meilleurs. Même au cœur de ce qui restera comme l’une des pires périodes de sa carrière. Il n’a encore rien résolu, n’est pas redevenu l’épouvantail du circuit qu’il fut durant de longs mois mais il s’accroche. Et il peut dans cette lutte intime dans laquelle cohabitent le souvenir du joueur dominant qu’il était et les ajustements actuels s’accrocher à l’idée qu’il peut terminer la saison au sommet du classement mondial. Pour cela, il lui faut faire le plein lors de la phase de poules il croise, ce jeudi David Goffin (le premier Belge à disputer un simple au Masters) qui remplace Gaël Monfils forfait. Djokovic n’a jamais perdu, en 4 rencontres, conter le Belge. Cas de figures : si Murray et Djokovic se croisent en demi-finales, le vainqueur terminera n°1 mondial. Si les deux ne se croisent pas en demi-finales, c’est celui des deux qui ira le plus loin qui terminera au sommet. S’ils perdaient tous les deux au stade des demi-finales, Murray terminerait n°1, à moins que Djokovic ne finisse avec un meilleur ratio en poules…Novak Djokovic est arrivé sur la pointe des pieds à Londres. Le Serbe vit une 10e participation au Masters, dont il est le quadruple tenant du titre, lui qui compte 5 couronnes (2008, 2012, 2013, 2014 et 2015). Une époque lointaine qu’il s’applique, dans la douleur à réveiller, en recollant les morceaux d’un puzzle qui, durant l’été, a volé en éclats.