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Témoignage sur le vol Air France, dénommé « Air Coronavirus »: Ma part de vérité sur le vol air France du 20 mars 2020.

Je voudrais en ces temps difficiles partager avec vous mes amis ma part de vérité au sujet de cette pandémie.

 

Je suis arrivé à Paris le 11 mars et je devais retourner à Bamako le 20 mars.

Le virus avait déjà fait ravage en Italie et la France se préparait à des mesures de confinement et communiquait beaucoup sur les gestes barrières.

Le 16 mars Macron a annoncé la fermeture des frontières.

Le 17 mars, le Mali a annoncé la fermeture des frontières à compter du jeudi 18.

Panique totale, nous qui étions programmés pour le vol du vendredi 20 avons couru vers les agences air France afin de modifier nos billets.

Peine perdue, aucune agence en ville n’était ouverte à Paris. Nous nous sommes rendus à l’aéroport et là c’était la catastrophe tous les guichets débordés, tout le monde voulait rentrer chez lui. Ce mercredi 18, nous n’avons pas pu modifier les billets, la fermeture des frontières maliennes était pour le 19.

Malheureusement ce mercredi soir les frontières maliennes ont été fermées plutôt contrairement au communiqué qui annonçait la fermeture à compter du 19. De notre point de vue le 19, il devait y avoir des vols jusqu’à minuit mais les autorités ont fermé, le mercredi 18 à minuit.

Le jeudi 19, nous nous sommes encore rendus à L’aéroport dans l’espoir d’être pris sur un vol d’un autre pays africain et venir après sur Bamako.

Nous avons cherché à embarquer pour Abidjan, Niamey, Ouaga. On nous a fait comprendre que ces pays ont donné des consignes de ne recevoir que leurs ressortissants et les résidents. Nous avons dit que nous sommes munis de passeports CEDEAO qui nous donnent le droit, indépendamment de la nationalité à voyager vers chacun de ces pays. Peine perdue, aucun pays n’a voulu accueillir les Maliens. Chaque État s’occupait de ses ressortissants. Nous Maliens étaient là perdus et très  délocalisés, à la limite déçus d’être Maliens. Là, j’ai vécu ce que vivent nos compatriotes en détresse à l’étranger.

Nous avons dû retourner déçus à l’hôtel, certains sont restés et avaient prévus de créer un incident afin d’être pris dans un des vols ci-dessus cités. Ils ont fait du bruit, Air France les a placés sur des vols sur le Kenya et Addis-Abeba.

Vendredi 20, jour de notre vol, nous sommes allés à l’aéroport pour trouver une solution. Arrivés sur place nous avons pu trouver un vol pour Freetown, Sierra Leone via Conakry à 40mn de l’embarquement. Au même moment, on nous informait que compte tenu des mouvements de la veille des Maliens à l’Aéroport, Air France est rentré en négociation avec les autorités maliennes pour recevoir les Maliens désireux d’aller au Mali a l’instar des autres pays voisins. Nous étions donc munis de deux billets, celui de Air France Bamako et celui de Paris Freetown. Dans le doute, nous avons préféré embarqué pour la sierra Leone et la Guinée et notre place dans l’hypothétique vol vers Bamako pouvait servir d’autres.

C’est dans ces conditions que nous sommes arrivés à Conakry, et nous avons emprunté un 4×4 pour Bamako, nous avions eu peur de prendre un autre avion dans ce contexte flou.

Une fois à Bamako, nous avons été surpris de voir que moult accusations étaient faites au sujet de l’avion du 20 mars. Avion des fils à papa, avion des malades.

La réalité c’est que cet avion du 20 n’a pas atterri parce qu’il y avait des fils à papa mais par ce que les Maliens étaient les seuls africains à se voir fermer les frontières par leur Etat et la pression a poussé Air France à faire entendre raison à nos autorités. Je parle de vécu pas d’opinion. Chacun peut penser ce qu’il veut.

Premier enseignement, le passeport CEDEAO est un document inutile et l’intégration est une vue de l’esprit, tous les pays ci-dessus cités, membres de la CEDEAO nous ont refusé l’accès de leur territoire malgré qu’on soit munis du passeport CEDEAO. Que personne ne vienne me parler de sortir du CFA ou de créer une monnaie africaine. Je préfère la servitude monétaire à cette farce.

Deuxième enseignement, l’avion du 20 mars n’est pas un avion de malades mais de Maliens désireux de rentrer chez eux et personne ne peut dire sans diagnostic médical que les passagers qui y étaient sont des malades. Les aéroports partout dans le monde ne contrôlent que la température pour la fièvre non le corona virus.

Les deux cas positifs détectés ne sont pas du fait du gouvernement, la pandémie est mondiale et de novembre à ce jour des centaines d’avions sont descendus à Bamako.

Penser que air France du 20 mars ne devait pas atterrir, c’est ignorer que cet avion transportait des Maliens, pas d’autres personnes. Je faisais partie de ces personnes qui devaient embarquer.

Lire la suite sur L’Indicateur du Renouveau

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