Au Tchad, le gouvernement de la transition a décrété, lundi, une amnistie générale pour les rebelles et opposants condamnés notamment pour « atteinte à l’intégrité de l’État. La mesure concerne 296 personnes, qu’elles soient ou non détenus. Par ailleurs, le Conseil militaire de la Transition vise la participation des groupes armés au futur dialogue national inclusif du pays.
Quelques semaines après le début avec les opposants et les groupes armés du pays, le gouvernement de la transition Tchadien a décrété, lundi 29 novembre dernier, une amnistie générale de 296 personnes condamnées pour « atteinte à l’intégrité de l’État », qu’elles soient ou non détenues. Cette mesure répond à l’une des exigences des principaux groupes rebelles pour venir à la table des négociations à l’invitation du président Mahamat Idriss Déby Itno.
En effet, la décidé a été prise, à l’issue d’un conseil des ministres extraordinaire tenu lundi. Les autorités ont accordé une amnistie générale à tous les opposants politiques et rebelles détenus en prison ou en exil pour leur permettre de participer au futur dialogue national inclusif et ainsi qu’au processus de la réconciliation nationale auquel le pays s’est engagé depuis la prise du pouvoir du chef du Conseil militaire de la Transition, Mahamat Idriss Déby Itno au lendemain de la mort de son père, Idriss Déby Itno. Ainsi, trente-neuf rebelles et opposants condamnés pour des faits relatifs « d’atteinte à l’intégrité de l’État » et « des délits d’opinion », sont concernées. En outre, 257 autres personnes condamnées pour actes de terrorisme, de complicité de terrorisme de recrutement et d’enrôlement des mineurs de moins de 18 ans dans les forces armées.
« Il est apparu indispensable de faire table rase des vestiges hérités des périodes sombres de notre pays en accordant une amnistie générale à ceux qui, pour une raison ou une autre, avaient choisi la voie de l’exil et/ou de la violence pour exprimer leurs divergences politiques », proclame la loi adoptée en conseil des ministres, rapporte l’Agence France Presse.
Par ailleurs, le Tchad, dirigé d’une main de fer pendant plus de 30 ans par Idriss Déby à l’issue d’un coup d’État, est fréquemment secoué par des offensives rebelles depuis la Libye et le Soudan voisins, dont certaines les ont menées jusqu’aux portes de la capitale N’Djamena. En outre, les principaux groupes rebelles tchadiens se sont dits, mardi 2 novembre, « disposés » à participer au dialogue national inclusif « sous certaines conditions » après des rencontres à Doha et à Paris avec le comité chargé de préparer l’événement.
En effet, les principaux groupes rebelles ont demandé la libération de prisonniers de guerre, l’amnistie générale à tous les politico-militaires et la restitution de biens de rebelles saisis par le gouvernement. Par ailleurs, cette amnistie générale répond à l’une des exigences les groupes armés qui conditionnent leur participation aux négociations avec les autorités du pays.
Ibrahim Djitteye
Source: LE PAYS