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Tchad : le Premier ministre Albert Pahimi Padacké a démissionné, la nouvelle constitution est promulguée

À la veille de la cérémonie officielle de la promulgation de la nouvelle constitution, Albert Pahimi Padacké, le Premier ministre tchadien et son gouvernement ont remis leur démission.

Une nouvelle république de Tchad, une nouvelle forme de gouvernance. Idriss Deby le seul maitre à la tête de ce pays jusqu’en 2033; c’est à quoi, en clair, fait référence la nouvelle retouche faite à la constitution. Il n’y aura plus de Premier ministre au Tchad ni de vice président. Conformément à cette nouvelle constitution, Albert Pahimi Padacké a rendu sa démission. Une démission rendue publique par le chef de l’État lors se la promulgation de la nouvelle constitution ce vendredi 04 avril.

Les députés de l’opposition ont boycotté les travaux relatifs à l’adoption de cette nouvelle constitution qui confère presque tout le pouvoir au chef de l’État.  Quand bien même que le contenu adopté releve d’une résolution au cours d’un forum rassemblant toutes les couches de la population tchadienne, l’opposition, la société civile et l’Église avaient proposé la consultation populaire qui est le référendum.

Le mercredi dernier, un recours en annulation contre le projet de loi constitutionnelle déposé par 26 députés de l’opposition tchadienne au Conseil Constitutionnel a été rejeté.

Notons que le président Tchdien a procédé à la signature du décret faisant le passage du Tchad à la IVe Republique, ce vendredi 4 mai, et affirme: “La IVe République est bâtie sur des valeurs fortes qui imposent des attitudes et des pratiques de rupture. Je reconnais volontiers que nombreuses personnes ont bâti des fortunes importantes sur la base du détournement et de la corruption. Je vous assure que cette machine de l’enrichissement illicite et immoral va cesser son fonctionnement, quelles que soient sa marque et sa puissance« , avant de demander au Premier ministre démissionnaire de poursuivre le travail jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement.

Pour l’ancien premier ministre  et président du parti CAP-SUR  Joseph Djimrangar Dadnadji, le chef de l’État « s’est substitué au peuple » et que la « nouvelle constitution a été avalisée par les députés sans référendum.” Il continue en disant « on ne peut pas appeler le nouveau texte une constitution. On supprime certaines institutions,on dénature le régime, alors qu’en 1993, la conférence nationale a mis en place un système démocratique« .

Avec cette nouvelle Republique, le président Idriss Deby concentre encore plus de pouvoirs dans ses mains. Pour certains, le peuple tchadien est sacrifié avec la complicité de la communauté internationale.

YAWO ATIAH

Le Pays

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