Si les autres pour accéder au poste de ministre ont passé à gauche leur foi, que va-t-il se passer pour le pasteur Kalzeubé Pahimi Deubet, ministre d’État, Secrétaire général à la Présidence de la République et qui vient d’avoir toutes les prérogatives d’un Premier ministre ?
Le serment confessionnel est l’une des conditions nécessaires et suffisantes pour être un ministre dans la VIe République. Le Ministre doit jurer au nom d’Allah sur la Bible ou le Coran avant d’être accueilli par le Raïs en bon serviteur.
C’est en dérogeant à cette règle que Djibergui Amane Rosine, ministre provisoire de l’aviation civile, des Transports et de la Météorologie nationale a été démise de ses fonctions et remplacée verbalement, séance tenante par le Général Mahamat Rozi. Cela montre qu’Idriss Déby Itno attache du prix à son serment confessionnel.
Le serment confessionnel est l’unique chemin qui conduit à la tête d’un département ministériel dans la VIe République. Qu’en sera-t-il de Kalzeubé Pahimi Deubet qui a pris le train en marche deux jours après ses pairs ? Va-t-il écouter la voix du silence ou la voix de son ventre si jamais le Président Idriss Déby Itno lui demande de jurer. Car, avec Déby, il faut s’attendre à tout.
Le pasteur Kalzeubé jusqu’à-là est fonction sans avoir prêté publiquement le serment confessionnel. Une autre formule a-t-il été trouvé entre lui et Idriss Déby Itno ? Sinon, pourquoi Djibergui Amane Rosine a été jetée comme un démon hors du gouvernement ?
Si aujourd’hui le Pasteur Kalzeubé Pahimi Deubet exerce sans jurer au nom d’Allah comme l’ont été contraints ses pairs à le faire, cela veut dire que nous avons deux poids deux mesures au commencement de la VIe République. Ainsi les mesures claironnées urbi et ordi par le Raïs le 4 mai dernier au Palais du 15 janvier ne sont que du bluff. Selon des sources concordantes, déjà, au ministère des Infrastructures des Transports et du Désenclavement du « Feu de brousse », les directeurs généraux ont refusé de se soumettre au serment confessionnel.
Dans certaines religions, le serment est autorisé tandis qu’il n’en est pas le cas dans d’autres. C’est dans cette diversité que les tchadiens sont appelés à y vivre. Cette erreur dans l’histoire politique du Tchad mérite d’être recadrée pour que le pays soit véritablement laïc.