Le Président Ibrahim Boubacar Kéita a entamé depuis hier une visite d’Etat de cinq jours que lui a accordée la France. Cette visite, au-delà de son aspect de visite d’Etat, est une aubaine pour le pays de Hollande de s’assurer de sa mainmise les certaines ressources du nord. L’occasion doit aussi servir à IBK d’obtenir de son hôte des éclairages sur la gestion de Kidal afin de dissiper les inquiétudes de ses compatriotes.
Les Maliens sont déçus par l’attitude qu’affiche la France, qui devrait aller au bout des réalisations que les Maliens attendent d’elle, par rapport à la gestion de la crise du Nord du pays.
Comme « l’occasion fait le larron », la visite du Chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéita, peut permettre de mettre à la table des discussions ce que les Maliens attendent de la France. Une chose et non la moindre que le peuple malien attend de cette situation est la restauration de sa dignité et de son honneur. Au-delà de l’équation politico-économique-diplomatique de cette coopération, il y a l’équation sociale d’honneur auquel les Maliens tiennent. Le tableau de l’action française au Mali est suffisamment meublé de déboires et de la non-application de principes qui auraient été la roue de la solution à la crise du Nord. Choses sur lesquelles la France a fermé les yeux intentionnellement, et qui suscitent beaucoup d’interrogations. Au cours de cette visite, Il faudra que la diplomatie mette tous les sujets, toutes les interrogations sur la table pour faire-valoir l’inquiétude des Maliens afin que la quiétude soit retrouvée dans toute sa plénitude. Le Président doit parler en toute franchise au Président François Hollande.
Il faut le dire sans ambages que cette visite d’Etat après celle d’ATT en septembre 2002, n’est pas un mariage d’amour entre les deux Etats, plutôt d’intérêt, pour reprendre l’expression de De Gaulle même, Président la France libérée, selon lequel « La France n’a pas d’amis, elle a des intérêts ».
Un autre aspect de cette visite est qu’elle va probablement permettre à la France de s’assurer de certaines garanties et avoir la quiétude sur certains éléments du Nord du pays, notamment les ressources naturelles qu’elle veut depuis des décennies, et auxquelles ont refusé de céder tous les Présidents qui se sont succédé à la tête du pays jusqu’aujourd’hui, notamment Modibo Kéita, Moussa Traoré, Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré. Et il faut le souligner, aujourd’hui, sous Ibrahim Boubacar Kéita, la France a plus que jamais les assurances sur tout ce dont elle a besoin au Nord.
Il y aura peut-être sur la table des discussions la signature de l’accord du 20 juin au Mali et beaucoup d’autres accords dont certains resteront dans les mains des Dieux du secret. Ce n’est donc pas de beaux yeux que la France offre au Mali par cette visite d’Etat, elle vise ses intérêts. Car ce genre de coopérations n’est pas fait pour les beaux yeux.
Dieumerci C. AKPITISON rebondissement
Source: Le Soft
