Le Palais des sports Salamatou Maïga a été hier, le théâtre de la grande fête organisée par la Fédération malienne de taekwondo (FEMAT) pour célébrer le sacre historique de Seydou Fofana à l’Open international de Turquie. Le mercredi 10 mars, le prodige du taekwondo malien a écrit une belle page de l’histoire du sport malien, en se hissant sur la plus haute marche du podium de l’un des tournois les plus prestigieux du monde, à savoir l’Open international de Turquie qui a mis aux prises une centaine d’athlètes, venus de dix-neuf pays. Seydou Fofana a réalisé un parcours sans faute dans la catégorie des-69kg, totalisant six victoires en autant de combats.
Dès l’annonce du sacre du natif de Sabalibougou (Commune V du District de Bamako), l’instance dirigeante du taekwondo malien a promis d’accueillir le médaillé d’or de Turquie avec tous les honneurs et d’organiser une grande fête en son honneur. La FEMAT a tenu promesse et marqué le coup. Non seulement, elle a mobilisé une foule des grands jours qui a commencé à affluer vers le Palais des sports, dès 16h, alors que le début de la cérémonie était prévu à 17h, mais elle a surtout organisé une cérémonie riche en couleurs, dont se souviendra longtemps le héros du jour, Seydou Fofana.
Il était 16h quand notre équipe de reportage arriva dans l’enceinte du Palais des sports. Le temple du basket-ball malien grouillait de monde. De l’extérieur, on pouvait déjà deviner ce qui se passait avec les coups de sifflet et cris de joie qu’on entendait. À l’intérieur, il régnait une ambiance carnavalesque. La cérémonie était présidée par le président de la Fédération malienne de taekwondo, Aliou Badara Traoré, ceinture noire, 7è dan, en présence de la quasi-totalité des grands maîtres de taekwondo du pays, dont Maître Bakary Diawara «Yankee», Maître Sékou Keïta et Maître Mamadou Sow, tous ceintures noires, 7è dan. «Nous avons voulu cette réception très simple, mais très significative. C’est pour célébrer notre champion, Seydou Fofana. Nous sommes fiers parce que ça montre que nous sommes sur la bonne voie.
En effet, on a eu une rupture de compétition depuis le début de la pandémie ce qui nous a privé de compétitions-test pour bien préparer nos athlètes. On a eu donc la chance de participer à l’Open international de Turquie, qui est une compétition de très haut niveau. Je rappelle que la Turquie a été championne du monde et championne olympique. C’est l’une des grandes compétitions qui a pu avoir lieu en temps de la Covid-19», a déclaré le président de la FEMAT. «Après ce sacre, nous sommes conscients que le travail n’est pas fini. Les techniciens savent que tout n’est pas parfait. Qu’il faudra parfaire encore. On va s’atteler à cela pour qu’on puisse avoir notre première médaille olympique de l’histoire au Japon», a martelé Aliou Badara Traoré sous les ovations du public. Et d’ajouter : «Nous avons besoin de l’accompagnement de tous les Maliens et de toutes les Maliennes, sans oublier le département de la Jeunesse et des Sports et le Comité national olympique et sportif, dont les appuis n’ont jamais fait défaut».
Après, ce fut au tour de Seydou Fofana de prendre la parole et de dire que son rêve est de devenir le premier athlète malien à remporter une médaille olympique. «Les mots me manquent aujourd’hui pour exprimer ma joie. Je suis content et fier en voyant tous ces gens, je dis grand merci à tous ceux qui sont venus cet après-midi au Palais des sports. Parlant du tournoi Open de Turquie, j’avoue que nous n’avons pas eu de grands problèmes. J’ai gagné 6 combats et avec les bénédictions de tous les Maliens, nous avons eu une médaille d’or. Je remercie l’ensemble de la délégation malienne. Maintenant notre objectif, c’est l’or aux Jeux olympiques de Tokyo. Inch Allah, avec une bonne préparation nous ramènerons la médaille d’or. Depuis tout petit mon rêve a toujours été d’offrir des trophées à mon pays», a déclaré Seydou Fofana.
Formé au Centre Kala Sport 2000 de Bamako en 2003 sous la supervision de Maitre Yacouba Samaké, le prodige malien a commencé les arts martiaux dès le bas âge. Il participera à plusieurs compétitions de catégories d’âge, avant de remporter son premier titre de champion du Mali en 2009. Ensuite, Seydou Fofana fera son baptême du feu sur l’échiquier continental, en participant à l’Open de Lagos au Nigeria.
Deux ans plus tard, il revient au pays des Yoruba et remporte la médaille de bronze. En 2015, il s’adjuge une nouvelle médaille d’argent, cette fois au Championnat de la Zone 2 de l’Association des comités nationaux olympiques d’Afrique (ACNOA). On connaît la suite : Seydou Fofana fera quelques voyages en Europe (2017) avant de remporter sa première couronne continentale lors des Championnats africains de Rabat au Maroc (2019), synonyme de qualification directe aux Jeux Olympiques.
Seïbou S. KAMISSOKO
Source : L’ESSOR
