Le lundi 26 mai 2014, la salle « Abdoulaye Barry » du Centre National des Langues a accueilli une table ronde des acteurs évoluant dans le domaine de l’Éducation Nationale. Le sujet principal de cette table ronde s’articulait autour du phénomène de la corruption en milieu scolaire et universitaire. Cette table ronde a été initiée par le Réseau des Éducateurs pour la Refondation de l’École (Resere) et elle était placée sous la présidence effective du représentant du Ministre de l’Éducation Nationale, en la personne du Pr. Abou Diarra qui avait à son côté M. Mamadou Koné, coordinateur du Resere.
Soucieux du renouveau de l’école malienne et conscients de la nécessité d’une coalition nationale pour rehausser les valeurs de l’éducation, des enseignants et des enseignantes se sont donnés la main pour mettre en place le Réseau des Éducateurs pour la Réfondation de l’École (Resere). Ce réseau vise à : promouvoir une éducation de qualité pour tous, promouvoir l’école de nos besoins développer une éducation citoyenne.
Le Resere se veut un espace d’échange et entend susciter le débat sur les problèmes de l’école, lesquels nuisent à son bon fonctionnement et à la qualité de l’éducation au Mali. C’est pourquoi, les participants à cette table ronde ont abordé les thèmes suivants : la corruption en milieu scolaire et universitaire : facteurs, acteurs, manifestations et impacts sur le développement et la qualité de l’éducation au Mali ; les dispositifs de lutte contre la corruption dans le secteur de l’éducation, les mesures et moyens à mettre en oeuvre pour lutter efficacement contre la corruption en milieu scolaire et universitaire etc…
M. Mamadou Koné, le coordinateur de Resere a expliqué que : « Parler de corruption dans le monde scolaire et universitaire peut paraître, à première vue, sans grand intérêt dans la mesure où, en abordant cette problématique, on pense généralement aux sommes énormes que certains gestionnaires détournent et des trafics d’influences qui aboutissent à l’acquisition illicite des sommes faramineux. La corruption et la mauvaise gouvernance sont reconnues comme des obstacles majeurs à la réalisation du droit à l’éducation et à l’atteinte des objectifs de développement mondiaux. La corruption déforme non seulement l’accès à l’éducation, mais aussi affecte la qualité de l’éducation.
Le rôle social et la valorisation de l’école ainsi que de l’enseignant doivent être placés au premier plan de la politique relative à l’éducation et des efforts de lutte contre la corruption. Les enseignants sont les premières cibles des allégations de corruption, mais ce phénomène est souvent imputable à la corruption à un échelon supérieur et à la simple absence de reconnaissance de ces derniers. Les responsables politiques nationaux devraient considérer le rôle de l’enseignant comme celui de modèle, l’école comme un microcosme de la société, et par conséquent former les enseignants à enseigner en donnant l’exemple« .
Pour, M. Mamadou Koné, dans le système éducatif malien en particulier, les élèves, les étudiants, les parents ainsi que le personnel administratif tombent dans le piège de la facilité. C’est pourquoi, dit il, l’enseignement baisse de niveau et les diplômes perdent de leurs valeurs. Ce qui fera dire à M. Mamadou Koné que : « l’école est avant tout et doit rester un lieu non seulement de formation mais aussi et surtout d’éducation. Elle doit servir à inculquer les valeurs fondatrices de notre société telles que le courage, l’abnégation, la bravoure, l’honneur, la dignité, le respect de l’autre et de la chose publique. la faiblesse de notre État résulte de l’absence de la formation du caractère et des valeurs patriotiques à travers les éléments ci- dessus énumérés. Notre école doit relever ces défis pour mieux répondre aux défis du sous- développement, du chômage, du sous-emploi, de la justice et de la promotion sociale« …
Aux dires du représentant du Ministre de l’Éducation Nationale, le Pr. Abou Diarra, la corruption est un fléau qui gangrène toute la société malienne. Selon le Pr. Diarra, au sein de l’école, la corruption hypothèque le développement. Raison pour laquelle, il a profité de cette occasion pour rassurer que le département en charge de l’éducation s’engage avec le Resere afin de mener le combat contre la corruption pour que l’école soit un lieu de récompense du mérite.
Tougouna A. TRAORÉ