« Nous avons de sérieuses raisons de soupçonner une préparation intensive de la Turquie pour une intervention militaire sur le territoire d’un État souverain : la Syrie », a indiqué, le 4 février, le général Igor Konachenkov, le porte-parole du ministère russe de la Défense,
« L’armée russe observe un nombre croissant de signes d’une préparation secrète des forces armées turques afin de mener des opérations sur le territoire syrien », a ajouté l’officier, faisant état de « l’accumulation en de nombreux points de la frontière turco-syrienne d’équipement du génie servant à préparer une intervention militaire, ainsi que de soldats et d’engins militaires ».
Traité Ciel ouvert remis en cause
« Ce type de dispositif est utilisé pour permettre des mouvements rapides de colonnes militaires avec armes et munitions en zone de guerre, ainsi que le transfert et l’évacuation du personnel », a souligné le général Igor Konachenkov. « Si quelqu’un à Ankara pense que l’interdiction d’un vol de reconnaissance russe permettra de cacher quoi que ce soit, il n’est pas professionnel », a-t-il poursuivi.
Pour l’instant, les autorités turques ont refusé de faire tout commentaire face à ces accusations russes, se contentant de confirmer « l’interdiction pour raisons de sécurité » d’un vol russe de reconnaissance prévu du 1e au 5 février dans le cadre du traité Ciel ouvert dont les deux pays sont signataires. Ce traité prévoit des survols pour contrôler les installations militaires et d’armements, afin d’entretenir la confiance mutuelle.
Bachar al-Assad reprend du terrain
Du côté de Ryad, les choses sont claires, alors que l’armée russe a récemment permis à l’armée de Bachar al-Assad de reprendre du terrain : « S’il y a une volonté de la part de la coalition de lancer une opération terrestre, nous y contribuerons de façon positive », a déclaré jeudi le général saoudien Ahmed al-Assiri.
Depuis 2014, l’Arabie saoudite fait partie de la coalition internationale dirigée par Washington contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui a pris le contrôle de vastes territoires en Syrie et en Irak.
Le pays est également à la tête d’une coalition distincte qui aide le gouvernement yéménite à combattre les rebelles chiites Houthis et leurs alliés. Depuis mars 2015, l’Arabie saoudite conduit dans ce cadre des frappes aériennes contre ces rebelles, qui ont ensuite été élargies à des opérations terrestres.
Les rebelles houthis sont notamment soutenus par l’Iran qui est par ailleurs un des principaux alliés du régime de Bachar al-Assad, auquel est farouchement opposé Ryad.
Source: Jeune Afrique