Les agents des Eaux et Forêts du Mali sont mécontents de la façon dont ils sont traités par les autorités actuelles. Dans une sortie récente, leur syndicat a dénoncé les mauvaises conditions de travail dans lesquelles ils évoluent. Selon les syndicalistes, il est temps que l’Etat prenne soin des conditions de travail et de vie des agents des Eaux et Forêts. Cette complainte des protecteurs de l’environnement intervient à un moment où les corps habillés sont de plus en plus sollicités par l’Etat dans le cadre de la sécurisation des personnes et des biens.
On a l’impression que les soldats de l’environnement veulent aussi être militarisés comme les sapeurs-pompiers et les policiers. En tout cas, la sortie des syndicalistes des Eaux et Forêt intervient au moment où l’Etat fait recours aux forces paramilitaires pour mieux défendre le pays. Les agents des Eaux et Forêts estiment que l’Etat doit leur donner les moyens de mieux contrôles l’environnement en augmentant le budget alloué au fonctionnement du service dans un contexte sécuritaire fragile.
Les agents des Eaux et Forêts ont le plus souvent été en première ligne de la lutte contre le terrorisme. Plus proches des populations, ils ont été les premières cibles des attaques terroristes. En effet, les terroristes cherchaient particulièrement les Eaux et Forêts dans les villages pour les assassiner ou les enlever. Plusieurs agents des Eaux et Forêts ont ainsi été froidement tués lors des foires hebdomadaires par les terroristes et leurs alliés locaux qui se disent opprimés par les représentants de l’Etat.
Aujourd’hui, plusieurs villages et communes rurales sont évités par les agents des Eaux et Forêts qui savent que le braconnage est en train de gagner du terrain dans les localités reculées. Les animaux protégés comme les éléphants du Gourma et les oiseaux migrateurs sont exposés aux braconniers sans foi ni loi. On craint surtout une diminution de la population de ces animaux à cause de la chasse abusive menée par les populations locales qui se soucient moins des enjeux écologiques de l’heure. Le Delta intérieur du Niger qui est une zone classée site Ramsar, donc protégée à cause des oiseaux d’eaux douce, est complètement abandonné par les agents des Eaux t Forêts.
Les groupes djihadistes ont investi ces zones humides où viennent séjourner des millions d’oiseaux dont des espèces protégées. Ce que réclament les agents des Eaux et Forêts maintenant, ce sont des moyens importants pour patrouiller sur d’importantes distances. Ils veulent aussi des conditions de travail favorables, avec des salaires qui leur permettent de prendre en charge leurs familles.
Source : La Sirène