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Sy Kadiatou Sow et Kadidia Fofana : Deux des amazones de la Plateforme Antè A bana

Si Mme Sy Kadiatou Sow peut porter sans aucun doute la casquette de l’égérie de la lutte menée par la Plateforme Antè A bana, sa frangine et homonyme Kadidia Fofana est et demeure l’une des plus grandes animatrices de ce front de refus au projet de révision constitutionnelle, initiée par le Président de la République.  Comparaison n’est pas raison, dit-on. La jeune Kadi Fofana épouse Diakité n’a pas encore l’envergure de Mme Sy encore moins son parcours mais elle incarne un certain courage, une autre forme de détermination et d’engagement à son âge. D’une Kadiatou à une autre.           

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Mme Sy Kadiatou Sow, Présidente de la Plateforme Antè A bana

L’inflexible et l’imperturbable

Incontestablement, Mme Sy Kadiatou Sow a été une des figures de proue de la résistance au projet de révision de la Constitution du 25 février 1992, initiée par le Président de la République. Ancien ministre de la République, elle incarne l’intégrité et l’honnêteté, des qualités devenues rares chez les cadres de la République. Inflexible, véridique, raisonnable, elle fait honneur à la femme malienne, africaine.   

Titulaire d’une Maîtrise de Lettres modernes et d’une Licence de droit public de l’université de Paris X (Nanterre) en 1978, Mme Sy Kadiatou Sow est la première femme à occuper le poste de gouverneur dans l’histoire du Mali. Mme Sy a derrière elle une riche carrière administrative et de militantisme à la fois politique et associatif. De 1982 à 1990, elle était gestionnaire des Ressources humaines à la Compagnie Malienne de Développement des Textiles (CMDT).

Figure emblématique du mouvement démocratique, elle a pris une part très active dans la chute de la dictature du général Moussa Traoré et l’avènement de la démocratie au Mali. Membre fondateur du Parti africain pour la solidarité et la justice (Adema/PASJ), elle a été la secrétaire générale adjointe du comité exécutif de 2000 en 2003, directrice de campagne du candidat de l’Adema aux élections présidentielles de 2002. Depuis février 2009, elle est la présidente du comité exécutif de l’ADEMA Association, «Alliance pour la démocratie au Mali».

En avril 1993, elle est nommée au poste de gouverneur du district de Bamako. Une première ! Elle est à la fois chef de l’exécutif régional et présidente du conseil du district. Mme Sy entreprend de nombreuses initiatives comme l’impulsion et le renforcement de la dynamique GIE (Groupement d’Intérêt Economique) dans la gestion des déchets urbains et la dynamisation du jumelage-coopération entre Bamako et ses villes sœurs. L’action la plus importante de son passage au gouvernorat demeure sans doute le programme «Sauvons notre quartier ». Ce programme de réhabilitation des quartiers spontanés visait à renforcer la sécurité foncière des habitants et à améliorer leurs conditions de vie. Après cette expérience réussie, elle débute en février 1994 une carrière ministérielle. De février à octobre 1994, elle est ministre des Affaires Etrangères, des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine. Pendant presque six ans (octobre 1994 à février 2000), elle est ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat.  Par la suite, elle a occupé le poste de Directrice du Projet d’appui au développement communautaire.

Sur le plan associatif, cette femme de très grande conviction, constante dans ses prises de position, est une militante du mouvement féminin. Entre 1991 et 2000, elle a été la présidente du Collectif des Femmes du Mali (COFEM). Membre du Réseau des Femmes Africaines Ministres et Parlementaires (REFAMP), Salama comme l’appellent ses proches, est la présidente d’honneur de plusieurs associations de jeunes dont les Clubs UNESCO et Jeunesse de l’Union africaine de la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie, la Fédération malienne de Scrabble.

Si en 2009, elle a eu le trophée d’initiative décerné par le patron d’Airness à certaines femmes battantes, Mme Sy Kadiatou Sow a été décorée en 2013, Officier de l’ordre national du Mali par le Président de la Transition, Pr Dioncounda Traoré.

Incontestablement, Mme Sy a incarné la résistance au projet de révision de la Constitution du 25 février 1992, initiée par le Président de la République en sa qualité de présidente de la Plateforme Antè Abana – Touche pas à ma Constitution. « Je n’ai rien contre la personne d’Ibrahim Boubacar Keïta, au contraire, je le connais très bien, j’ai été son ministre. », aime-t-elle répéter à ses interlocuteurs.

Pour Madani Tall, homme politique et économiste, « elle est de ces femmes de l’hymne qui savent relever le sabre quand les hommes désertent ». Inflexible et imperturbable, elle a tenu à dire, le 18 août dernier lors d’une rencontre au palais de Koulouba, ses petites vérités au chef de l’Etat. À la fin de la rencontre, sa poignée de mains avec le Président IBK était plus qu’évocatrice. Tout simplement, Mme Sy fait honneur à la femme.

Mme Kadidia Fofana : Une étoile montante

Elle s’est révélée davantage au grand public à la suite de l’effervescence autour de la révision constitutionnelle. La jeune Kadidia Fofana, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, est une journaliste qui a piqué le virus de la politique avant de porter le foulard rouge de grande activiste.

De teint clair, Mme Kadidia Fofana, de taille moyenne a la trentaine. Diplômée en journalisme et communication à l’Ecole Supérieure de Technologies et de Management (ESTM), elle est aussi titulaire d’une maîtrise en en Sciences de l’éducation à la Faculté des Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines (FLASH). Elle effectue quelques passages à la télévision et aussi dans la presse écrite. De son passage à Africable, la chaîne continentale, elle a laissé les souvenirs d’une journaliste engagée, souriante qui manque certainement aux téléspectateurs. Aussi, elle a acquis l’expérience de la presse écrite au journal « L’Inspecteur » et « Bamako Matin ». Ce qui fait d’elle un jeune leader polyvalent en communication.

Cette jeune dame s’est révélée davantage au grand public à la suite de la fièvre créée autour de la révision constitutionnelle. Une journaliste qui a piqué le virus de la politique avant de porter le foulard rouge de grande activiste.

Mme Kadidia Fofana s’est largement fait remarquer dans le combat contre le projet de révision constitutionnelle au sein de la Plateforme Antè A bana. Sa prise de position et de parole a dévoilé son leadership au public malien. Au sein de la Plateforme, certains l’appellent  Mme Sy en miniature car elle ne recule pas et crache des vérités crues. Aujourd’hui, elle ne tarit pas d’éloges à l’endroit de Mme Sy Kadidia Sow et des autres leaders comme Amadou Thiam, Tiebilé Dramé, Fatoumata Sacko dite Djina, Ibrahim Kebé, etc.  «Nous avons pu tisser en un temps record des liens formidables et ce formidable élan de solidarité », déclare-t-elle. La Plateforme sera maintenue, espère-t-elle, pour être un comité de veille démocratique au Mali. La jeune Kadi connue sous le nom de Tatou, a beaucoup appris au sein de la Plateforme qui lui permis d’avoir un autre regard sur les choses.

Ce militantisme qui fait d’elle une jeune dame engagée et déterminée prête à défendre ses convictions au prix de mille et un sacrifices, n’a pas commencé aujourd’hui. Elle est une habituée de la vie associative car elle a fait ses débuts au sein du club UNESCO dans les années 2005. Un bon souvenir pour celle qui avait à peine 20 ans. Mais déjà, elle était trempée dans la politique en l’occurrence dans l’Adema-PASJ. D’ailleurs c’est sous les couleurs de ce parti qu’elle est élue conseillère en commune II du district de Bamako lors des dernières élections communales. Dans cette commune, on rappelle volontiers son engagement en première ligne lors des contestations électorales. Aussi, elle a engagé un bras de fer avec le richissime Hadi Niangadou dit Djowalaki en inondant les réseaux sociaux dans le cadre d’une affaire foncière. Dans une autre lutte, elle n’a pas été tendre avec l’actuelle gouverneure du district Mme Ami Kane. Comme pour dire que Tatou aime les  combats à haute intensité.

C’est elle qui cultive l’amour de la patrie sur les réseaux sociaux afin de conscientiser les accrocs du net.

M. L. Fofana

Le challenger

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