Le Gouvernement Choguel –K- MAIGA est engagé dans une série de rencontres tous azimuts avec, d’une part, l’ensemble de la classe politique, la société civile pour une large information sur les axes prioritaires de l’action gouvernementale et créer les conditions d’une adhésion consensuelle en vue de la réussite de la Transition, d’autre part.
Au cœur des échanges avec les différents acteurs socio-politiques, les réformes politiques et institutionnelles, la relecture de la loi électorale (mise en place d’un organe unique de gestion des élections), la révision de la constitution du 25 février 1992, le découpage territorial….
Selon bon nombre d’observateurs avertis, la problématique de l’érection d’un organe unique de gestion des élections focalise toutes les attentions au point de faire passer au second plan les réflexions profondes sur les reformes politico-institutionnelles au cœur des préoccupations fortement exprimées et adoptées lors des Assises du Dialogue National Inclusif(DNI) sous le défunt régime d’IBK.
Selon les mêmes analystes, il est fait peu de cas de la suspension du Mali des instances de la CEDEAO aux conséquences diplomatiques-politiques, financières dommageables par l’effet d’entrainement au plan international. Quelques exemples suffisent à prendre la mesure de la sanction qui frappe le Mali. A l’issue du sommet des Chefs d’Etat du G5 Sahel tenu par visioconférence, Paris décide de faire de Niamey le centre stratégique du G5 Sahel au détriment du Mali.
Aussi, le désengagement progressif de la force Barkhane des bases de Kidal, Tombouctou et Tessalit d’ici début 2022, ceci sans remettre en cause le soutien et l’appui de la France à nos côtés dénote d’une certaine distanciation politique consécutive au second coup d’état militaire de mai dernier opéré par les militaires au pouvoir à Bamako.
Dans cette veine, quoique sur le plan bilatéral la coopération avec certains Etats de la région continue de fonctionner dans certains domaines, il n’empêche que l’Etat malien, en dépit des gages assumés, à savoir le respect des principes sacrosaints de la constitution fondés sur l’état de droit, de la laïcité, d’un Etat républicain et démocratique vit dans un ‘’isolement diplomatique ‘’.
Cet état de fait a des conséquences autrement négatives, pernicieuses et globalement dommageables sur l’ensemble du processus. Et, donc, au-delà des engagements politico- institutionnels annoncés, la gouvernance de la Transition gagnerait rapidement à anticiper sur les voies et moyens à explorer et à exploiter, pour permettre au pays de reprendre sa place au sein des instances de la CEDEAO, et par ricochet au sein de la communauté internationale. Donc l’appui multiforme est du pain béni pour la sortie de crise et l’avènement du Mali nouveau.
Enfin, le temps presse. Le retour sous le giron diplomatique et politique de la CEDEAO, voire de la communauté internationale est une voie incontournable.
B. TOUNKARA
Source : Mali Sadio