Le chef de la diplomatie de notre pays, Abdoulaye DIOP, a affirmé qu’aucune pression extérieure ne nous fera refuser notre au Niger lors d’une conférence-débat organisée le samedi 12 août dans un hôtel de la place. De même, il a affirmé qu’après que la compagnie Air France ait pris la décision de suspendre ses vols en direction du Mali, les autorités ont annulé sa licence d’exploitation pour la saison en cours.

La Coordination nationale des clubs ROTARACT et INTERACT du Mali, dans le cadre du lancement annuel de ses activités, a organisé une conférence-débat placée sous le thème : « L’action diplomatique malienne, quelle stratégie pour une politique étrangère plus forte et avantageuse ? ».
Conférencier principal, la rencontre a été l’occasion pour le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale de revenir sur les décisions majeures prises par la transition dans le cadre de la réaffirmation de la souveraineté de notre pays. Une souveraineté qui a été pendant longtemps piétinée et bafouée par les ingérences extérieures de certains pays, dont la France.
Entre les deux partenaires, la tension a détérioré les relations depuis mai 2021 après le coup de force contre le président Bah N’DAW et son Premier ministre Moctar OUANE. Plus que des partenaires, le ministre DIOP a regretté que des dirigeants français se mettaient à la place des autorités maliennes en dictant des choix et tentaient d’influencer des décisions.
Alors, en décidant de rompre la corde de ce néocolonialisme, notre pays a eu tous les problèmes du monde avec la France qui veut toujours rester dans l’ombre pour choisir « les amis pour le Mali et ce qui est important pour le Mali. À quelle réunion, le Mali doit participer… »
C’est pourquoi, a-t-il expliqué, le Mali jaloux de sa souveraineté et du respect des trois principes édictés par le chef de la transition n’a pas hésité de sortir des sentiers battus pour se faire entendre et agir en dénonçant notamment l’Accord de défense avec la France. Selon lui, cet Accord privait le Mali le contrôle de son espace aérien.
« Ce sont des choix que nous avons pris et nous devons les assumer. Chaque chose a des conséquences, chacune des décisions que nous avons prises peut affecter des Maliens », a déclaré M. DIOP, convaincu par ailleurs que celles-ci seront utiles dans le développement du pays.
Alors que les relations diplomatiques restaient inquiétantes, la situation au Niger aurait poussé la France à prendre d’autres décisions unilatérales de nature à fragiliser davantage la collaboration. En effet, a soutenu le ministre Abdoulaye DIOP, la décision de suspendre la délivrance des visas par la France et la suspension des vols d’Air France vers le Mali est la conséquence du soutien de notre pays au Niger.
« Si c’est pour sanctionner le Mali parce qu’il supporte le Niger, on le fera. Cela ne va pas nous dissuader. S’ils ont suspendu pour reprendre le 11, ils ne vont pas reprendre. Nous n’allons plus accepter que Air France décide de faire ce qu’elle veut chez nous », a affirmé le conférencier, déplorant que la France n’ait pris aucune mesure pour informer le Mali. Ce qui, selon lui, est une violation de la loi.
À cet effet, notre pays a décidé d’annuler la licence d’exploitation (NDLR la licence d’exploitation est une autorisation administrative individuelle exigée pour exercer une activité de transport aérien public) d’Air France en direction de notre pays pour cette saison, a indiqué le chef de la diplomatie malienne. La compagnie va laisser la place à d’autres qui veulent intervenir dans notre pays, a précisé le ministre DIOP.
Également, pour se faire respecter et dans le cadre de la réciprocité, notre pays a aussi réagi en décidant de suspendre la délivrance des visas aux ressortissants français. « Il faut que les gens comprennent que la France a aussi besoin du Mali. Si des Français viennent au Mali, c’est parce qu’ils y ont un intérêt », a-t-il expliqué, en soutenant qu’Air France gagne par mois plus de 500 millions de FCFA sur la destination Mali.

PAR SIKOU BAH

Info Matin