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Suspension de l’orpaillage : L’ADHESION DES ORPAILLEURS DE KOKOYO

Deux membres du gouvernement sont allés à la rencontre des exploitants miniers dans le cercle de Kangaba. Les ministres ont échangé avec des interlocuteurs déjà convaincus de la pertinence de la mesure prise par les autorités

orpaillage site minier

Le ministre des Mines, Pr Tiémoko Sangaré, et son collègue de la Sécurité et de la Protection civile, le général de brigade Salif Traoré, étaient, samedi dernier, à la tête d’une importante délégation à Kokoyo, localité située dans le cercle de Kangaba. C’était dans le cadre de la sensibilisation sur l’arrêté interministériel n° 2015/1907 portant suspension des activités d’orpaillage.
Cette suspension qui dure du 15 juin au 30 septembre, chaque année, vise à éviter les accidents et les éboulements dont le risque est élevé pendant l’hivernage dans les sites d’orpaillage. Par ailleurs, la mesure incite les orpailleurs à se tourner vers les activités de production agricole en cette période d’hivernage.
L’orpaillage est devenu un quadruple défi économique, social, sécuritaire et environnemental pour notre pays. Sa réorganisation permet de tourner ces défis en opportunités, a souligné le ministre des Mines Tiémoko Sangaré devant des centaines d’orpailleurs venus à l’écoute sur ce qui fait office de place publique à Kokoyo. Les orpailleurs s’étaient fortement mobilisés. Beaucoup étaient arrivés des villages environnants pour écouter les deux ministres.
Le Pr Tiémoko Sangaré n’a pas eu besoin de forcer son talent d’orateur pour convaincre de la pertinence de cette suspension. Déjà à l’arrivée de la délégation ministérielle, des lots d’équipements d’orpaillage étaient exposés sur la place publique, symbole de l’adhésion des orpailleurs à cette décision.
Cela n’a pas empêché le ministre des Mines de donner des précisions sur bien des aspects de l’activité d’orpaillage. Désormais, a-t-il annoncé, les comptoirs feront partie du paysage des sites d’orpaillage pour l’enregistrement de la production aurifère artisanale et celui des acheteurs. Cette mesure facilitera le prélèvement des impôts dus à l’Etat. L’enregistrement, a expliqué le ministre Sangaré, permettra aux agents de l’Etat de savoir à qui s’adresser pour le prélèvement des impôts.
Le ministre des Mines a également souligné la nécessité du retour aux traditions. A cet effet, il a interpellé les chefs traditionnels pour l’application des traditions d’orpaillage, déplorant le fait que dans ce pays on ne capitalise pas les années d’expérience en la matière. Il a clarifié la position du département des Mines qui entend faire de l’orpaillage une opportunité en la réorganisant sur la base des traditions séculaires. Lesquelles traditions, selon le ministre, stipulent qu’il y a  des propriétaires de terres, des « tombolomans », la confrérie des chasseurs, les responsables des jeunes et des femmes dont les règles s’imposent à tous. Cette réorganisation qui s’opérera à l’ouverture des activités d’orpaillage, le 1er octobre, permettra aussi l’arrêt de l’utilisation de produits prohibés comme le cyanure, le mercure qui est généralement le fait des étrangers.
Le ministre Sangaré a prévenu. Les Maliens ou les étrangers qui ne se conformeront pas aux traditions interdisant l’utilisation de produits prohibés, s’exposeront aux sanctions. « Si des Maliens ne respectent pas ces règles, on les évacue là où on peut. Si ce sont des étrangers, on les renvoie chez eux », a précisé Tiémoko Sangaré qui a appelé les chefs traditionnels complices des utilisateurs de produits prohibés au respect strict des règles.
Le ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, le général Salif Traoré s’est dit impressionné par la forte mobilisation des orpailleurs venus à l’écoute du gouvernement.
Il a exhorté les populations à prendre conscience de l’importante contribution qu’elles peuvent elles-mêmes apporter pour leur propre sécurité. Le général Salif Traoré qui a reconnu un « embryon d’organisation » pour la sécurisation du site par les populations elles-mêmes, entend appuyer cette initiative.
Il envisage un meilleur encadrement de cette initiative afin d’avoir « un relais puissant à la base pour une meilleure sécurisation des Maliens où qu’ils soient ».
Pour le ministre Traoré, c’est clair : accepter tout et n’importe quoi sur les sites d’orpaillage sans contrôle, ne peut que contribuer à l’aggravation de l’insécurité. Aussi, a-t-il signifié l’importance de savoir qui entre et sort des sites d’orpaillage dont les environs sont exposés aux braquages et autres actes de banditisme.
Cette rencontre, la première du genre, a été beaucoup appréciée par les orpailleurs, a en croire le porte-parole de leur Fédération nationale, Moussa Magassouba alias « Djobala ». Pour lui, cette suspension est d’abord dans l’intérêt des orpailleurs.

Khalifa Diakité

 

Source: essor

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