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Survivre à Boko Haram au Nigéria

Depuis six ans, plus de deux millions de Nigérians ont fui leur domicile pour échapper aux insurgés de Boko Haram. Dans une région semi-aride au Nord-Est de la ville de Dalori, est situé l’un des plus grands camps de réfugiés des Nations-Unis.

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La rangée de tentes blanches s’étend sur plus d’un kilomètre.

Notre correspondant BBC Afrique a rencontré quelques-uns de ces 18 000 réfugiés et a recueilli leur histoire, comment ont-ils survécu aux attaques du groupe islamiste, comment font-ils face désormais ?

Mai Mutti

Une des personnalités les plus en vue du camp Dalori, M. Mutti, se déplace en boitant à l’aide de ses béquilles en bois. Cet ancien homme d’affaires de 55 ans s’est enfui de Bama avec des milliers d’autres après que les insurgés de Boko Harama aient saccagé la ville en 2014. Sa jambe gauche a été frappée par une balle. Au bout de sa jambe, son pied pend.

“J’étais au lit lorsqu’ils sont arrivés à l’aube”.

Les insurgés ont tué son fils de 24 ans et ont kidnappé ses deux filles. Il vit aujourd’hui au camp de Dalori avec ses deux femmes, dix enfants et trois petits-enfants.

L’horreur que ses voisins et lui ont éprouvée est éclipsée par la gaieté des enfants. Les jeunes de moins de 18 ans composent la majorité des résidents du camp. Ils gambadent, souvent inconscients des tragédies passées et des défis qui les attendent.

“Demain vous reviendrez, reviendrez, reviendrez”, chantent-ils.

La malnutrition, la malaria et d’autres infections sont endémiques dans le camp.

“C’est de loin la pire chose que j’ai vue de ma vie,” dit Noah Bwala, le médecin de 60 ans du camp.

Ma’aji Modu

Une des cuisinières du camp est Mme Modu, qui ne sait toujours pas ce que sont devenus son mari et ses huit enfants. Certains de ses enfants ont été pris chez elle par les insurgés dans la ville de Bama, d’autres ont été enlevés à l’école.

“Je pleure chaque fois que je pense à eux”, dit-elle.

Elle s’est vu attribuer un poste de cuisinière pour motif humanitaire. Les officiels du camp l’ont prise en pitié après qu’elle ait perdu toute sa famille.

Ya Ammuna

Mme Ammuna fait partie des anciens du camp. Elle prétend avoir 100 ans. Cette veuve, ancienne vendeuse de lait, pleure toujours la perte de ses deux maisons de Bama livrées à Boko Haram. Les clés de ses maisons ont été saisies l’arme au point par les insurgés islamistes, dit-elle.

Mais maintenant que l’armée a repris la majeure partie du territoire contrôlé par Boko Haram, elle a bon espoir que les soldats pourront la ramener chez elle aussitôt que le danger sera écarté.

M. et Mme Modu Bulama

Malgré les ténèbres entourant Dalori, quelques résidents trouvent encore le temps de tomber amoureux. Modu Bulama, trente-cinq ans, est arrivé au camp après que sa femme et ses deux enfants aient été tués par Boko Haram.

En aidant à distribuer du matériel de secours aux réfugiés du camp, il a rencontré une femme qui avait perdu son mari dans le conflit. Après avoir échangé leurs expériences, il lui a demandé de l’épouser.

Mais être dans le camp ne fait pas obstacle à la tradition, et il a dû verser 50 dollars de dot à la jeune mariée, qui n’a pas voulu donner son nom.

 

Source: BBC

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