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Surfacturation des équipements militaires : les Sociétés écran qui se tapent des milliards !

Alors que le pouvoir d’Ibrahim Boubacar Kéita est en pleine tourmente, des nouvelles frasques de surfacturation de contrats d’achats d’armements militaires, s’exposent sur la place publique par l’action de lanceurs d’alerte, qui n’ont pas hésité à partager des documents classés secret défense. Ce énième scandale, bien que le mode opératoire soit le même, dans la gestion des fonds alloués à l’armée n’a pas surpris plus d’un. La grande question est de savoir qui est derrière les entreprises prête-nom ?

Cette dénonciation de plus d’un scandale financier intervient dans un contexte de crise politique particulier, qui pointe le regard vers ce qui est, en apparence, des sociétés écrans, au passé vierge dans la fourniture d’équipements militaires, derrières lesquelles se cacheraient des personnages clé du sérail.

Rappelons que dès son accession à la magistrature suprême, le président malien Ibrahim Boubacar avait pris l’engagement de « redonner à notre outil de défense son lustre d’antan, l’objectif visé étant de restructurer nos forces armées et de sécurité pour en faire une armée véritablement professionnelle, entièrement dédiée à la protection du territoire et des citoyens, et respectueuse des droits de l’Homme ».

Pour concrétiser cette promesse phare de sa campagne électorale, la loi d’orientation et de programmation militaire (LOPM) a été adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale en 2015. Cette loi prévoyait de mobiliser 1230,563 milliards de 2015 à 2021 au profit de l’armée malienne. Ceci, afin de mieux faire face à la nouvelle menace que connait le Mali, à savoir la guerre asymétrique imposée par les groupes terroristes.

Remise à niveau de l’Armée malienne

Dans le cadre de LOPM 427, 6 milliards de Fcfa sont destinés aux investissements (34,75%) ; 443 milliards de Fcfa pour le fonctionnement (35,97%) et 360, 4 milliards de Fcfa pour le personnel ( 29,29%). Le secteur de la protection civile y est également pris en compte, avec une mobilisation financière de plus 400 milliards allant de la période de 2017 à 2021, et dont près de la moitié sera consacrée au personnel, plus 150 milliards de Fcfa au fonctionnement.

Ce budget de défense, parmi les plus importants sur le Continent africain devrait permettre la remise à niveau de l’armée malienne. Les promesses d’une armée bien formée et mieux équipée, ont vite désenchanté, étalant au grand jour des scandales de corruption insoupçonnés, au haut sommet du pouvoir malien, sous le couvert du « Secret Défense ». Des documents « Secret Défense » consultés par le Flambeau, révèlent des contrats d’armements de dizaines milliards de Fcfa octroyés à des sociétés qui n’ont aucun passé dans ce domaine. Des surfacturations scandaleuses de gilets par balle, de moustiquaires ou encore de véhicules Blindés, achetés au-delà du prix du marché.

Des contrats conclus sans passer par le Conseil des Ministres

Les scandales les plus surprenant concernent des contrats d’achats d’équipements militaires au compte du Ministère de la Défense et des Anciens Combattants, conclus avec des sociétés comme « NOUVELLE LUNE », « MCD SARL », « DANAYA BUSINESS SARL », sans passer par le Conseil des Ministres comme le voudraient les textes en vigueur. En 2016, sous le numéro 2016-026, marché revêtu du cachet « secret en matière de défense, l’entreprise « DANAYA SARL » a remporté à l’issue d’une consultation restreinte un marché de fourniture de matériel de protection de survie et de précision pour le compte du MDAC. Le marché est estimé à 10 341 752 000 de nos francs.

En 2019, sous le numéro 034 « MCD SARL » a acquis un marché de fourniture de gilets pare- balles casque balistiques au profit du MDAC pour un montant de 3 613 750 000 Fcfa TTC. La même année, une autre société « NOUVELLE LUNE » remportait un marché de plus de deux milliards pour la fourniture de gilets pare- balle et des casques balistiques pour le MDAC.

100 milliards de parts de marché pour un seul opérateur

Selon des sources confidentielles, derrière ces trois entreprises, qui captent à elles seules plus de 100 milliards de Fcfa par an dans la part des marchés destinés à l’armée malienne, se cache un homme appelé A.T. ( pour Adama Troaré ?). Il est décrit comme ayant des liens étroits avec le fils du Président, non moins ancien président de la Commission défense de l’Assemblée nationale : Karim Kéita. Danaya Business SARL s’était vue résilier un contrat de de plus 600 millions, en 2014, pour irrégularités à l’époque.

Ce premier scandale, du nom emblématique de GUO STAR, avait conduit à l’interpellation brève de certains proches dans l’entourage immédiat du président de la République. Mais cette fin de règne incertain pourrait conduire à des nouveaux rebondissements dans cette saga qui sape la gouvernance du président Kéita. Karim Kéita et le responsable de la Sécurité d’Etat, trop souvent cités dans ces affaires suspectes, seront-ils un jour entendus pour faire la lumière sur leur implication ou non dans ces scandales honteux ? L’issue de la contestation sociopolitique en cours, qui clame entre autres la dissolution de l’Assemblée nationale entrouvrira peut-être cette voie.

La Rédaction

Source: Bamakonews

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