La ruée des cadres et des élus vers le parti ASMA-CFP du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga n’est nullement le fait du chef du gouvernement. Dans la perspective des élections législatives avortées de novembre 2018, plusieurs cadres mécontents du côté du RPM ont migré en majorité vers l’ASMA, dans le but de rester dans le camp de la majorité présidentielle.
Du côté de l’administration, il y a une pratique qui fait que les cadres ont tendance à rejoindre les centres du pouvoir. C’est dans le but de se maintenir ou pour être dans de bonnes dispositions de promotions administratives. Ce qui n’est, du reste, pas toujours évident.
Ces derniers temps, les mouvements de personnels ont fait beaucoup de bruit dans l’administration malienne. Notamment parce que certains hauts cadres du RPM, dont Abdramane Diakité de la Direction des douanes de Gao et du bureau politique national du RPM, se trouvent concernés.
De bonnes sources, les douanes maliennes ont un gap d’environ 100 milliards F CFA pour cette année 2018. Et il urge de signaler que les douanes maliennes sont soumises à des objectifs de recettes précis et chaque sous-direction à des objectifs bien définis à atteindre
Ainsi, pour l’exercice 2018, les objectifs de recettes ne sont pas atteints. Ce qui constitue une tache noire dans les ambitions gouvernementales, malgré les efforts d’assainissement du jeune ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé. Et certaines confidences de révéler que les services de recettes ont vraiment péché ces dernières mois. Dans ce contexte, il revient au nouveau Directeur général des douanes de recomposer son équipe en fonction des missions et des objectifs à lui assignés. Et les textes précisent que c’est sur ses propositions que ses principaux collaborateurs sont nommés.
D’ailleurs, la même tâche incombe au nouveau DG des Impôts, car les recettes tant fiscales et douanières sont suivies de près par les partenaires du pays comme le FMI et la Banque Mondiale. Donc, le choix des hommes à ces niveaux doit se faire en dehors des considérations politiciennes. Au lieu de mettre en avant l’appartenance politique d’un cadre, il convient de tenir compte de ses compétences. Surtout qu’il s’agit de postes techniques et non politiques.
En réalité, ce sont les querelles internes au RPM et les critiques contre son président, Dr Bokary Tréta, qui expliquent ces procès en cabale contre les cadres …tisserands. Et un haut cadre politique de confier sous le couvert de l’anonymat que « le RPM manque de cadres d’une certaine capacité. C’est pourquoi ils ne se battent que sous le couvert de leur coloration politique. Ce constat est plus criard au niveau de la jeunesse du RPM. Le parti du tisserand doit s’en prendre à lui-même, au lieu de s’attaquer à ceux qui accompagnent loyalement le président de la République. Aujourd’hui, assurent les observateurs avertis de la scène politique nationale, il faut reconnaître que même si Boubèye n’est pas indispensable, il joue un rôle essentiel de salut de la gouvernance IBK.
Bruno D SEGBEDJI
Mali-Horizon