Les coordinateurs des centres de Bamako menacent de prendre en otage le scrutin du 2e tour de la présidentielle prévue ce dimanche. La décision a été entérinée, hier jeudi, à l’issue d’une rencontre tenue au gouvernorat de Bamako. La Cour constitutionnelle a rendu son verdict du scrutin du dimanche 29 juillet, avant-hier mercredi, dans l’après-midi.
Les juges constitutionnels, dans leur décision, confirment le duel IBK-Soumaila Cissé au 2e tour, ce 12 août. Toutefois, la supervision de ce processus semble menacée par les coordinateurs des centres de vote de Bamako qui veulent boycotter le scrutin. Ils réclament toujours, après le 1er tour, le paiement de leur prime de contrôle du scrutin par le ministère de l’Administration territoriale.
Sur le sujet, selon Gaoussou G, l’un des coordinateurs a rappelé qu’hier jeudi, ils ont été reçus au gouvernorat du District de Bamako par des responsables en charge de l’organisation des élections. Au cours de cette rencontre, des engagements ont été pris pour mettre tous les coordinateurs dans leur droit avant le dimanche prochain, jour du 2e tour, nous a-t-il confié.
« Nous avons pris bonne note de cette décision, mais nous attendons sa concrétisation. En tous cas, il n’est pas question d’aller encore sur le terrain sans le paiement de notre prime », a-t-il prévenu avant de souligner que des concertations sont en cours entre eux coordinateurs afin de prendre en otage la supervision du scrutin du second tour si jamais les autorités ne respectent pas leur engagement.
« Nous n’allons pas empêcher les gens de voter. Mais après les dépouillements, nous allons retenir les urnes et nos rapports au ministère », a-t-il déclaré avant d’indiquer qu’ils étaient convenus lors de leur formation qu’ils soient payés pour le travail de la supervision des bureaux de vote. Outre cette situation, il n’y a aucune information sur le montant que chaque élément doit percevoir, a relevé Gaoussou.
« Nous avons donné nos engagements malgré ce flou », a-t-il rappelé tout exprimant son regret du mépris avec lequel la situation est prise en compte par les autorités. Selon notre interlocuteur, les superviseurs attendaient dès le lendemain leur perdiem. Un espoir qui a vite volé à l’éclat, affirme le coordinateur puisqu’ils attendent encore.
« Personne n’a touché à un franc de l’argent de sa supervision. Pire, il n’y a aucune information sur nos états. Les autorités en charge de l’élection font comme si de rien n’était », s’est indigné notre interlocuteur très en colère. Selon lui, ‘’un engagement est un engagement’’ et l’État doit tout faire pour honorer le sien.
« Nous avons fait notre part du contrat. On attend l’État s’exécuter », a-t-il conclu.
Par Sikou BAH
Info-matin