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Suite à une bisbille diplomatique : Les Saoudiens menacent de suspendre des promesses d’aide

Les relations diplomatiques entre le Mali et le Royaume Saoudien sont très tendus ces derniers temps et pourraient même avoir atteint les proportions d’une dégradation irréversible, à en juger par les dernières évolutions.

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En cause, une gestion très peu stratégique de l’Upci, une organisation parlementaire dont le Mali assure la présidence. Il nous revient en effet que le président de l’Assemblée nationale Issaka Sidibé, à la faveur d’une récente sortie publique es qualité président, n’en a pas mesuré la teneur en déclarant que le Mali soutient la République islamique d’Iran contre tous ses ennemis. Quoi de plus normal entre pays amis sauf que le propos du président de l’Assemblée nationale a la malchance d’intervenir dans un contexte d’adversité très ouverte entre l’Iran chiite et l’Arabie Saoudite sunnite. Aux dernières nouvelles la confrontation entre les deux géants du monde islamique moyen-oriental s’est amplifiée à un point tel que même Israël (supposé être l’ennemi commun naturel) a osé une tentative d’y ouvrir une brèche dans le but de normaliser ses rapports avec l’Arabie Saoudite.

 
Quoi qu’il en soit, la sortie d’Issaka Sidibé aura été d’une portée qui n’a d’égale que la frustration suscitée à Riyad, dont la réaction ne s’est guère fait attendre. Comme on pouvait s’y attendre, l’Arabie Saoudite vient de réagir par une vigoureuse lettre de protestation avec à la clef des exigences d’explications à cette sortie qu’elle juge maladroite. Et pour cause, l’Arabie conçoit difficilement qu’un coup aussi dur lui soit asséné par un pays où elle aurait financé la conférence de l’Union parlementaire de la conférence islamique à hauteur de 2 millions de dollars. Et faute d’explications convaincantes, le pays du Prince Salman n’exclut pas de se venger sur le Mali en se rétractant de toutes les promesses alléchantes faites au Président IBK lors de son dernier passage en Arabie. Il s’agit de grandes réalisations comme la participation au financement du 4ème Pont de Bamako ainsi que nombre d’autres infrastructures de désenclavement du septentrion malien. Manifestement les enjeux sont certes énormes, mais il n’en demeure pas moins que le riche et puissant pays du monde arabe profite du rapport des forces en sa faveur pour infliger au Mali une diplomatie de servage. La même qui avait prévalu en 2015 avec la banalisation du drame humain survenu à Mina lors du pèlerinage. On se rappelle que des princes du royaume ont laissé entendre que c’est une chance pour les pèlerins de certains pays de mourir à la Mecque au lieu de succomber de faim chez eux.

A KEITA

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