Les échauffourées mortelles qui sont survenues entre chauffeurs sénégalais et maliens en territoire sénégalais ont eu des répercussions dans la Cité des rails à Kayes. Citant une source sécuritaire, le site web de l’Agence de presse du Sénégal (APS) a indiqué que quatre personnes ont été tuées dans une collision entre un taxi et un camion de transport, dimanche, à Kaolack (Centre). Le camion impliqué dans l’accident “a complétement chevauché le taxi”, raconte-t-elle à l’APS, précisant que quatre des cinq personnes qui se trouvaient dans le taxi “sont décédées sur le coup. La cinquième s’en est sortie avec des blessures”.

L’accident s’est déroulé vers 14 heures à hauteur de l’espace « Cœur de ville » de Kaolack, sur la Route nationale (Sénégal, ndlr). Après ce drame, des jeunes de Kaolack sont sortis pour manifester leur mécontentement relativement à la fréquence des accidents dans lesquels ces camions sont impliqués. La police s’est déployée depuis pour ramener l’ordre dans la ville.

Aussitôt la nouvelle connue, le ministère des Transports et des Infrastructures a, dans un communiqué, «informé l’opinion publique qu’un camion malien a percuté ce jour 15 août 2021 à Kaolack au Sénégal un taxi. L’accident survenu a entraîné mort d’hommes. La colère des habitants s’est abattue sur des citernes maliennes».

Certains de nos compatriotes ont entrepris une riposte contre des véhicules sénégalais. Face à cette situation, «le ministère a appelé au calme et assuré que les contacts sont pris avec les autorités sénégalaises pour faire toute la lumière sur ces graves incidents qui n’honorent pas les excellentes relations de fraternité et d’amitié entre nos deux pays. Le ministère des Transports et des Infrastructures sait pouvoir compter sur l’esprit de compréhension de nos compatriotes», a indiqué le communiqué.

En dépit de cet appel au calme, un mouvement spontané, constitué essentiellement de jeunes, s’est soudainement formé à proximité de la direction régionale de la douane de Kayes, où transitent tous les véhicules de transport venant du Sénégal. Les manifestants ont passé une bonne partie de la nuit de dimanche à lundi à lancer des pierres contre des camions remorques et autres véhicules de transport en commun sénégalais.

Notre équipe de reportage a rencontré des gens surexcités. Une vive tension régnait sur place et aucun manifestant n’osait s’afficher comme meneur ou porte-parole par crainte d’une éventuelle interpellation, en cas d’enquête pour situer les responsabilités. Certains tentaient de calmer les surexcités. La circulation était fluide sur l’axe qui relie la zone des logements sociaux (rive droite du fleuve Sénégal) à la douane (rive gauche du fleuve).

Cette voie n’était fréquentée que par quelques cars provenant de Bamako et d’autres localités de la région. Après l’attaque des populations de Kaolack, des camions sénégalais ont été attaqués et vandalisés à Diboli (poste frontière du Mali) au niveau du poste de la Douane. Aucune source sécuritaire n’était joignable dans l’immédiat pour confirmer ces faits.

Bandé Moussa
SISSOKO
Amap-Kayes

Source : L’ESSOR