En Afrique du Sud, la conférence de l’ANC a pris beaucoup de retard. Les quelque 4 800 délégués réunis à Johannesburg ont voté cette nuit et ce matin pour élire leur prochain président qui succédera à Jacob Zuma. Dans un climat électrique, sans public et sans journalistes, la course est serrée entre le vice-président, Cyril Ramaphosa, et Nkosazana Dlamini-Zuma. Le dépouillement des bulletins a débuté en fin de matinée.
Le dépouillement des bullletins des 4 776 délégués a commencé ce lundi 18 décembre en fin de matinée. A 9 h (heure locale), le vote n’était toujours pas terminé puisqu’une province devait encore voter sur les neuf qui se sont succédées depuis le dimanche 17 décembre au soir. A l’incertitude de l’issue du scrutin, s’est ajoutée la confusion dans le programme.
Dans un premier temps, le porte-parole de l’ANC avait annoncé que le vote n’aurait pas lieu dans la nuit, mais qu’il était repoussé à aujourd’hui lundi. Une heure plus tard, les choses avaient subitement changé et l’on a appris que le vote aurait finalement bien lieu dans la nuit sous la pression des délégués. Les 4 776 délégués de l’ANC ont donc défilé dans l’isoloir, toute cette nuit, par groupes de 200, pour choisir leur candidat favori pour les six plus hauts postes du parti.
Un dépouillement qui devrait prendre du temps
On peut s’attendre à du retard dans la publication des résultats car le dépouillement va prendre du temps ce matin et ce midi. Hier après-midi, ont, en tout cas, eu lieu les nominations des candidats pour les six postes de direction du parti. Le vice-président, Cyril Ramaphosa, et l’ex-présidente de la commission de l’Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, sont les deux seuls candidats officiellement en liste pour le poste de président de l’ANC.
Pour le poste de vice-président du parti, deux candidats également : David Mabuza, le gouverneur de la province de Mpuma Langa, et Lindiwe Sisulu, l’actuelle ministre du Logement.
Une cohabitation à la tête du parti ?
Les délégués votent pour leur candidat favori pour chaque poste exécutif de l’ANC. Ce n’est pas un scrutin de liste. Ce qui peut conduire à l’élection d’un président et d’un vice-président issus de deux factions concurrentes. Ce serait une configuration compliquée pour un parti déjà très divisé.
L’enjeu sera donc de savoir si les délégués choisiront un exécutif fort et uni, fidèle à un camp, ou bien si le futur exécutif de l’ANC sera composé de candidats des deux camps, avec dans ce cas-là une sorte de cohabitation à la tête du parti. Même si les esprits semblent calmes ici ce matin, la police de Johannesburg s’est mise en alerte élevée au cas où certains débordements auraient lieu après les résultats.
Rfi