Nulle entreprise de réconciliation nationale ne peut prospérer si l’on ne tente pas de réhabiliter les victimes des faits qui nécessitent la réconciliation. Forte de cette conviction, l’Union Africaine vient de mettre à la disposition de l’Observatoire des Droits de la Femme (ODEF), la somme d’environ 80 millions de FCFA pour une campagne d’éducation et de sensibilisation des populations sur les violences spécifiques faites aux femmes et les stratégies d’accompagnement des victimes des violences.
La signature du protocole d’accord pour ce financement a fait l’objet d’une cérémonie tenue le mardi 14 avril 2015 au siège de la Mission de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL). D’une durée de 12 mois, à compter du mois de mai prochain, le projet concerne 3 régions du Nord et du Centre du Mali.
Il s’agit des régions de Tombouctou, de Gao et de Mopti. Sa mise en œuvre sera assurée par l’ODEF. Il bénéficiera à une centaine de femmes et de jeunes filles, victimes de violences basées sur le genre (VBG) durant la crise qui a secoué le Mali depuis 2012.
Intervenant à un moment où le pays attend impatiemment la signature de l’accord d’Alger, ce projet est pour l’UA une façon de contribuer à la cohésion et à la réconciliation nationale au Mali.
C’est du moins l’avis de Pierre Boyoya, haut représentant de cette organisation dans notre pays, qui estime qu’il faut, à travers une justice restauratrice, rétablir la dignité violée des gens.
Actualité oblige, le diplomate burundais a profité de cette sortie pour appeler les Maliens, toutes obédiences confondues, à s’approprier le texte de l’accord paraphé dans le cadre de la médiation algérienne.
Yaya Samaké
source : 22septembre