Chose dite chose faite. Le parti politique le plus influent de l’opposition au Mali, l’Union pour la République et la démocratie (URD) va bientôt avoir en son sein le chef de file de l’opposition à l’assemblée nationale. Il s’agit de l’honorable Soumaïla Cissé élu à Niafunké, président de l’URD. L’information émane du Pr Salikou Sanogo, 1er vice-président du Parti de la poignée de main, ex-ministre de l’Education Nationale du Mali, c’était à la faveur d’une cérémonie de désignation du chef de file de l’opposition au siège du parti.
La loi adoptée par l’assemblée nationale en sa séance du 19 février 2015 qui a pour objet de conférer à l’opposition un statut juridique dans un cadre démocratique et pluraliste aux fins de contenir un débat politique dans les limites de la légalité, va bientôt entrer en
vigueur. C’est après son adoption à l’Assemblée nationale au nom du peuple, que les partis politiques relevant de l’opposition se sont concertés pour respecter à la lettre le texte y afférent. C’est ainsi que l’honneur et le privilège reviennent à Soumaïla Cissé de conduire les destinées de l’opposition en qualité de chef de file.
En effet, il s’agit de la loi N°2015/ 007/du 4 mars 2015 portant statut de l’opposition politique. De la disposition générale de la loi en question dans son article1, il est dit que la présente loi a pour objet de conférer à l’opposition un statut juridique dans un cadre démocratique et pluraliste aux fins de contenir le débat politique dans les limites de la légalité. Aussi dans l’article 4, il a été dit en clair comme l’eau de roche que l’opposition demeure un élément fondamental de la démocratie pluraliste, par conséquent à ce titre, elle est politiquement reconnue, juridiquement protégée et a également des droits et devoirs. Le chapitre III de la loi dit que le chef de file de l’opposition politique est désigné, en son sein, par le parti politique déclaré dans l’opposition, ayant le plus grand nombre de députés à l’Assemblée nationale à l’occasion des dernières élections législatives. Selon les propos du premier vice-président de l’URD, le Pr Salikou Sanogo, le candidat du parti à l’élection présidentielle s’était engagé à corriger ces insuffisances, à renforcer les droits et devoirs de l’opposition afin de lui permettre d’exécuter correctement et dignement sa mission de service public. Dans le Mali d’aujourd’hui, majorité et opposition ont convergé vers l’adoption d’un statut de l’opposition digne de ce nom. La dite loi, à n’en point douter, constitue une avancée considérable pour notre démocratie. L’une des innovations importantes est l’institution du chef de file de l’opposition. Nous allons, souligne le 1er vice-président dans les toutes prochaines heures notifier son nom au ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, à charge pour lui de communiquer au président de la République qui doit à son tour le nommer par décret, conformément à l’article 14 de la nouvelle loi.
En se positionnant à l’opposition M. Soumaila Cissé évite au Mali le scénario de la gestion consensuelle du pouvoir, une théorie qui a d’ailleurs été fatale au président ATT. En se positionnant à l’opposition il a construit une opposition forte, républicaine, constructive et démocratique que le Malin n’avait pas connue depuis l’indépendance. Alors qui mieux que l’honorable Cissé pour bénéficier des avantages liés à la charge. Une fois de plus, Soumaïla Cissé vient de marquer le cœur et l’esprit des maliens d’une trace indélébile tant attendue dans l’histoire de l’opposition politique que dans l’histoire politique du Mali en attendant de briguer la magistrature suprême dans les prochaines années.
Mah Traoré
source : La Nouvelle Patrie