Le chef de file de l’opposition malienne, l’honorable Soumaïla Cissé sera face à la presse ce matin à la Maison de la presse. Il se prononcera, à cette occasion, sur les sujets les plus préoccupants de la nation.
Depuis le vote de la loi portant statut de l’opposition suivi du décret de sa nomination comme chef de file de l’opposition, le président de l’Union pour la République et la démocratie (URD), l’honorable Soumaïla Cissé, ne s’est pas prononcé sur les grands sujets de l’actualité. Celle-ci est meublée entre autre par la signature et la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, le scandale des engrais frelatés et le récent dossier des passeports.
C’est sur tous ces sujets majeurs que l’opposant Soumaïla Cissé va faire connaître ce matin ses positions, qui sont aussi celles de son parti, l’URD. Il fera donc face aux hommes de médias à la maison de la presse pour rompre le silence qu’il a observé un moment et qui a fait dire à certains qu’il se satisfaisait du vote de la loi sur le statut de l’opposition.
Or, il apparaît aujourd’hui que le décret portant sur les avantages et la composition du cabinet du chef de file de l’opposition tarde à être pris par le gouvernement du fait, dit-on, de lenteurs entretenues au niveau de la primature.
Rappelons que l’opposition (à l’exception des FARE Anka wili) avait globalement soulevé un certain nombre d’insuffisances dans l’Accord de paix signé entre le Gouvernement et les mouvements armés. Avant d’en prendre acte et demander une appropriation nationale du processus de paix pour lui donner des chances maximales de sa mise en œuvre.
Soumaïla Cissé donnera donc sa lecture du laborieux processus de mise en œuvre du document issu du processus de paix d’Alger avant d’analyser des questions de gouvernance touchant au dossier des engrais hors norme, de la pénurie de passeport, du réaménagement probable du gouvernement Modibo Kéita et d’autres sujets relatifs à la gestion du pays.
Le président de l’URD se prononcera aussi sur les préparatifs des prochaines élections communales, régionales et du district de Bamako, que le gouvernement tient, malgré le scepticisme d’une partie de la classe politique, à organiser le 25 octobre prochain.
Il faut préciser qu’après l’adoption de la loi 2015-007 du 4 mars 2015 portant statut de l’opposition, qui a permis à l’URD de désigner son président, l’honorable Soumaïla Cissé comme » chef de file de l’opposition politique, le Gouvernement ne semble pas pressé à adopter, en Conseil des ministres, le décret portant composition du Cabinet du Chef de file de l’opposition politique (CFOP), ses avantages et ceux des membres de son Cabinet. La première mouture du projet de ce décret a été soumise le lundi 8 juin 2015 aux partis politiques, lors d’une rencontre au ministère de l’Administration territoriale. Le texte, dont nous avons pu nous procurer une copie, donne la composition du Cabinet du CFOP, l’honorable Soumaïla Cissé de l’URD : un Chef de Cabinet, six Conseillers spéciaux, un Attaché de Cabinet, un Secrétaire particulier. S’y ajoutent, » pour le bon fonctionnement » de l’institution, une garde rapprochée et une équipe composée de deux secrétaires, un planton, un chargé de reprographie et un gardien.
Le texte précise en son article 3 que « les membres du Cabinet sont nommés par décision du CFOP qui met fin à leurs fonctions. Il fixe les attributions spécifiques des membres du Cabinet ». Pour l’efficacité de cette institution devant renforcer la démocratie au Mali, le CFOP bénéficie « d’une dotation budgétaire annuelle couvrant les dépenses de fonctionnement ». Et le décret précise que le CFOP est l’ordonnateur de son budget, conformément à la législation en vigueur.
Il faut ajouter que la loi du 4 mars 2015 dispose que le Chef de file de l’opposition politique a rang de ministre essentiellement au plan protocolaire ; qu’il dispose d’un Cabinet dont la composition et les avantages sont fixés par un décret pris en Conseil des ministres. Et les crédits nécessaires à la prise en charge de ce porte-parole de l’opposition et de son Cabinet sont inscrits au budget d’Etat.
En outre, cette loi dispose en son article 13 que le CFOP est désigné, en son sein, par le parti politique déclaré dans l’opposition ayant le plus grand nombre de députés à l’Assemblée nationale à l’occasion des dernières élections législatives, l’URD.
Bruno D SEGBEDJI
Source: L’Indépendant