Depuis presque qu’une année rien ne va plus entre Mamourou BOUARE, Maire de Falo, et les femmes de sa circonscription. En cause, un litige autour d’une parcelle octroyée par l’ONG Lux-développement en collaboration avec la Direction du Génie rural. Selon les informations données par les femmes qui sont très remontées contre leur maire, la spoliation de leur champ au profit de ses partisans. Chronique d’une crise communautaire annoncée.
La commune rurale de Falo, située dans le cercle de Bla, repose essentiellement sur l’agriculture et l’élevage. Elle compte environ 250.000 âmes reparties entre 26 villages et hameaux.
Fau-t-il le rappeler dans le cadre d’un Programme d’autosuffisance alimentaire dont la commune de Falo est bénéficiaire, un champ de riz d’une superficie de 100 hectares a été octroyé à cette communauté. Après avoir distribué les parcelles à qui de droit, notamment les ressortissants de tous les villages, en parfaite intelligence avec le Maire Mamourou BOUARE, les autorités administratives, dont le Sous-Préfet de Bla, et les autorités traditionnelles, notamment la Coordination des chefs de villages de la commune rurale de Falo, personne n’avait alors trouvé à redire. Mieux, le Maire, au terme de l’opération, a salué l’initiative du Programme, tout en remerciant les donateurs.
L’explication du Maire contesté
Quelques mois plus tard, les femmes de ladite commune rurale crient au scandale puisque le Maire décide de prendre la part des 30% d’octroyés aux femmes pour donner cela aux habitants de Kombalabougou, un village qu’il convoite pour les élections à venir, selon des sources concordantes. « Faux et archi- faux ! Je suis seulement victime d’un complot perpétré par un réseau d’agents cupides de la mairie et de l’administration qui veulent détourner les objectifs de ce programme à leur propre fin. Les femmes ont juste été instrumentalisées », a-t-il rétorqué. Selon le Maire BOUARE, la parcelle dont il s’agit appartient bel et bien aux habitants de Kombalabougou. Il a, à cet effet, brandi une notre conceptuelle de l’ONG Lux développement qui montre à suffisance que seuls les habitants de Kombalabougou étaient les bénéficiaires de ces 100 hectares aménagés, même si village est dans la commune rurale de Falo. « C’est à cause de mon intervention si le village a voulu partager le champ avec les autres villages de la commune. J’ai laissé le soin à mon 3ème adjoint de s’occuper de tout, puisque je lui faisais confiance. A ma grande surprise, les autres bénéficiaires ont commencé à se plaindre du sous-préfet et de mon troisième adjoint qui, au lieu d’un champ, se sont accaparés plusieurs champs. Le sous-préfet, bien que n’étant pas un villageois de la commune rurale de Falo s’est octroyé un champ, et un autre pour sa femme. Quant à mon 3ème adjoint, il s’est accaparé lui seul, 19 champs. Il en a donné à ses femmes, à frères, d’ailleurs à presque tous les membres de de sa famille. C’est ce qui a révolté les gens de Kombalabougou qui ne veulent plus partager leur champ », a-t-il expliqué, avant d’insister que ce réseau qu’il traite de mafieux qui empêche l’accès de tout programme de développement de la commune rurale de Falo.
Pour la marche des femmes contre lui, Mamourou BOUARE commente : « les femmes ont marché pour un problème de leadership qui n’a rien à avoir avec cette histoire de champ. Elles se sont divisées en clans, suite à la nomination de la présidente de la CAFO de la commune rurale de Falo. Comme je vous l’ai dit, certaines d’entre elles sont instrumentalisées par le réseau dont je vous ai parlé », a-t-il dit.
Pour finir la Maire BOUARE a appelé à la paix et à la cohésion sociale pour le développement de sa commune. « Toutes ces tracasseries ne servent à rien. Je lance donc un appel à toute la communauté de Falo de nous donner la main, pour le développement de notre commune. Au sous-préfet, je lui ai conseillé de rester dans son rôle d’administrateur civil. Il n’est pas l’un des nôtre, bien qu’il soit malien il n’est pas de Falo », a-t-il clamé.
Malgré ses explications, les populations continuent de croire que le Maire Mamourou BOUARE est le seul problème de cette commune rurale. La preuve, les partisans du contesté maire ont été condamnés à payer le dommage et intérêt de 1.310.000 FCFA, pour avoir endommagé les champs des contestateurs du maire. Ils ont été condamnés avec sursis au paiement des frais de tribunal. Bien que le maire nie toute responsabilité dans cette affaire, il s’est avéré que ses personnes soient reconnues comme les amis incontestables du maire à propos desquels il a voulu garder le silence un moment face à la presse.
En tout état de cause, les populations de Falo persistent que le champ aménagé de 100 hectares est pour toute la communauté de la commune rurale Falo, malgré les explications du Maire. « Nous n’allons pas nous laisser faire. Il a dit un jour que c’est lui le Maire, donc une autorité de Falo et que force doit rester à l’autorité. Nous aussi, nous sommes les femmes de Falo et les femmes doivent être mises dans leurs droits. Ces champs nous reviennent de droit, aucune autorité ne peut nous les spolier », a fulminé Djoma TRAORE, Présidente des femmes de Falo!
PAR CHRISTELLE KONE
Source : INFO-MATIN