Le Parlement des enfants a animé le samedi 29 janvier une vidéo conférence pour plaider en faveur des enfants talibés privés de certains droits fondamentaux.
Le Parlement des enfants, en collaboration avec Save the Children, a organisé une conférence de presse virtuelle sur la situation des enfants talibés au Mali.
L’initiative s’inscrit dans le cadre de la campagne de plaidoyer de cette organisation des enfants du Mali en faveur de la promotion et le respect de leurs droits.
Dans son message de plaidoyer, le Parlement des enfants rappelle que les enfants talibés font partie du groupe d’individus extrêmement vulnérables au Mali. La preuve, soutient le Parlement des enfants, ils n’ont ni logements ni nourriture dans la plus part des cas. Une situation qui n’est pas sans conséquences pour leur santé et leur intégrité physique.
Dans ces conditions, ils sont exposés à des risques de blessures et toutes autres formes de violences, affirme le Parlement des enfants. Qui ajoute que certains d’entre eux sont privés de leur droit fondamental à l’éducation, d’accès aux services sociaux de base, consacrés par l’article 17 de la constitution de notre pays.
« Chaque enfant a droit à une enfance noble. Les enfants talibés ont le droit d’accéder aux services sociaux de base pour leur épanouissement et les personnes qui ont la responsabilité des enfants talibés doivent prendre des dispositions pour limités la présence des enfants talibés au niveau des espaces publics et de la circulation routière ou ils sont exposés aux dangers et aux abus », réclame le Parlement des enfants.
Parce que, explique-t-il, l’éducation joue un rôle capital dans l’autonomisation individuelle, économique et politique des enfants et la déscolarisation constitue à la fois un facteur de risque de mendicité et de délinquance.
Certes, au Mali, la plupart des enfants talibés ont accès aux soins de santé, cependant, dans un contexte humanitaire dégradé, comme le vit les Maliens, les maladies sont fréquentes car l’environnement n’est pas du tout saint.
« Ces enfants sont donc victimes de certaines maladies comme le paludisme et n’ont aucune ressource pour être pris en charge. Cette vulnérabilité est aggravée par la survenue de la pandémie de COVID 19 », plaide-t-il.
Ainsi, en cette période de forte crise de COVID 19, le Parlement des enfants demande au gouvernement du Mali : le renforcement des mesures prises pour l’application effective des textes en lien avec la lutte contre le travail des enfants (convention 182 de l’OIT), le développement d’une assistance humanitaire aux enfants talibés pour lutter contre le phénomène de la mendicité au Mali surtout en cette période de pandémie de la COVID 19.
De même, le Parlement des enfants propose au pouvoir central, le développement de solutions alternatives pour l’accès à l’éducation des enfants « talibés » pour leur développement et leur épanouissement, l’accélération du processus d’intégration des écoles coraniques dans le système scolaire formel.
Enfin, il demande le renforcement du soutien apporté aux enfants talibés victimes de violence qui manquent de nourriture et de produits de première nécessité et d’orientation vers les services de base.
Il s’agit notamment des services de santé surtout dans un contexte de pandémie de la COVID 19 et le renforcement des mesures prises pour l’application effective des textes en matière de promotion et protection des droits des enfants.
Pour l’organisation des enfants du pays, le Mali est l’un des pays d’Afrique de l’Ouest gravement touchés par le phénomène des enfants talibés relativement incontrôlés. Selon les chiffres du ministère en charge de l’éducation de base, ils sont estimés à plus de 200 000 à recevoir un enseignement et une socialisation basés sur le Coran dans des centres d’apprentissage plus ou moins formels.
Malgré les efforts consentis par les autorités, à travers des mesures d’accompagnement de l’Etat aux écoles coraniques, la problématique du phénomène des enfants talibés demeure.
« Des milliers d’enfants talibés subissent des violences physiques, des coups et blessures qui peuvent provoqués des séquelles à vie sur leur santé physique, mentale et psychosociale. Les châtiments corporels sont une violation des droits de l’enfant et les enfants talibés victimes de châtiments corporels doivent être protégés et pris en charge pour leur rétablissement », affirme le Parlement de enfants dans son message de plaidoyer.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin