Le président Ibrahim Boubacar Keïta a présidé, vendredi dernier 08 mars, dans la salle Bazoumana Sissoko du Palais de la Culture, la célébration de la Journée Internationale des droits des femmes placée sous le thème « l’autonomisation des femmes et des filles à travers l’engagement de tous contre les Violences Basées sur le Genre (VBG) ».
L’événement s’est déroulé en présence de la première dame Keita Aminata Maiga, du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maiga, du Chef de la Minusma Mahamane Saley Annadif, des représentants du corps diplomatique, des associations et organisations féminines et d’une forte présence de la gent féminine.
A l’instar des autres pays de la communauté Internationale, le Mali célèbre chaque année cette journée qui est l’occasion de rendre hommage aux femmes pour le rôle qu’elles jouent dans le processus de développement socio-économique et culturel du pays. Elle donne l’opportunité de faire le plaidoyer et sensibiliser l’opinion nationale et internationale sur la condition des femmes. Elle permet également d’établir un bilan chaque année sur les conditions des femmes, les progrès réalisés en termes d’égalité des sexes dans les domaines du développement économique, social et culturel.
Le thème national retenu cette année, « l’autonomisation des femmes et des filles à travers l’engagement de tous contre les violences basées sur le genre » témoigne de l’engagement des Maliennes à lutter contre les Violences Basées sur le Genre (VBG), car elles constituent non seulement des violations des droits de la personne mais aussi des obstacles pour le développement.
Malgré les efforts des plus hautes autorités, force est de reconnaître que ces fléaux persistent. C’est pourquoi, il est indispensable de susciter l’engagement inclusif de tous pour lutter contre ces violences afin de tendre vers l’autonomisation des femmes et des filles. L’objectif visé par cette journée est donc de contribuer à promouvoir la lutte contre les violences basées sur le genre pour l’autonomisation des femmes et des filles au Mali.
Se référant au Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), le ministre la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Diakité Aissata Traoré, a déclaré que, dans le monde, une femme sur trois a connu une forme quelconque de violence au cours de sa vie. Au Mali, l’Enquête Démographique et de Santé réalisée en 2012-2013, a montré que parmi les femmes qui ont été déjà en union, 44% ont subi des violences physiques, sexuelles ou émotionnelles de la part de leur conjoint actuel ou le plus récent, un quart des femmes ont été physiquement blessées à la suite des violences conjugales dans les 12 derniers mois.
Des mesures urgentes pour protéger femmes et enfants
Les femmes et les enfants représentent les principales victimes des VBG à hauteur de 96% de cas. « Les violences basées sur le genre ont des conséquences graves sur la santé reproductive des victimes comme les grossesses forcées et non désirées, les avortements dangereux, les fistules traumatiques allant même jusqu’à leur décès. Elles privent les victimes de fréquenter les services sociaux de base, d’avoir accès aux équipements et matériels pour les activités génératrices de revenus. A ce titre, ces violences constituent un frein à l’autonomisation des femmes et des filles en les privant de leurs droits humains », a déclaré le ministre. Et d’ajouter qu’il est plus qu’urgent de prendre des mesures appropriées pour davantage les protéger et assurer leurs droits légitimes.
Les allocutions du maire de la commune V, du Chef de la Minusma Mahamane Saley Annadif, les prestations musicales et de la troupe Niogolon ont marqué la cérémonie.
ENCADRE
Le Chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keita :
« La recrudescence de la violence contre les femmes est un scandale »
A la fin de la cérémonie, le chef de l‘Etat s’est exprimé devant la presse par rapport au mot-clé de cette édition, à savoir les VBG. Selon IBK, la recrudescence de la violence contre les femmes est un scandale. «....un scandale et une honte. Il n’y a pas de plus grande lâcheté de mon point de vue que cette violence qui consiste à s’en prendre à sa conjointe. Et on va dire aussi que dans quelques cas, des conjoints se font battre. Quel que soit le cas, le conjoint ou la conjointe, ce n’est pas admissible… ».
Bintou Diarra
Le Challenger