La multiplication de témoignages faisant état d’exactions commises par des soldats maliens incite la France à être attentive, a déclaré ce mardi le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius. Il indique avoir soulevé cette question avec le président Dioncounda Traoré et estime que les tribunaux internationaux pourront être saisis si nécessaire.
Le risque est loin d’être négligeable. Au nord, l’armée française mène ses opérations dans les montagnes des Ifoghas sans la présence de soldats maliens, mais ailleurs dans le pays, des unités françaises appuient, soutiennent l’armée malienne. Si les exactions perdurent, les militaires français seront immanquablement éclaboussés. Paris doit donc faire passer des messages forts pour que le régime de Bamako ne laisse pas l’impunité s’installer lorsque ses soldats s’en prennent aux communautés touarègues ou arabes.
Pour l’instant, les autorités de transition semblent minimiser les faits. Pourtant, le Haut Commissariat des droits de l’homme de l’ONU a déjà lui aussi fait des mises en garde, ainsi que diverses ONG internationales.
Pour la France, l’enjeu est important. Le bilan de son intervention sera compromis si Bamako n’empêche pas les dérapages de son armée. Pire, c’est tout le processus de réconciliation avec le nord qui risque d’être mis en échec.
Par RFI