Le ministre de la Sécurité et de la Protection civile a instruit l’ouverture d’une enquête administrative sur les allégations de favoritisme et de corruption lors du dernier concours d’entrée à la police dont les résultats ont été récemment publiés.
« Suite à la proclamation des résultats définitifs, le jeudi 7 avril 2022, du recrutement des élèves sous-officiers de la police nationale, j’ai l’honneur de vous instruire de vouloir bien diligente, sans délai, une enquête administrative au niveau de la direction générale de la police nationale, sur tout le processus de recrutement ». C’est la substance de la lettre signée ce 12 avril 2022, par le secrétaire général du ministère de la Sécurité et de la protection civile, adressée à l’inspecteur en chef des services de sécurité et de la protection civile.
La décision d’ouverture de cette enquête fait suite aux polémiques et aux plaintes des candidats recalés qui reprochaient au processus des pratiques de favoritisme, de népotisme surtout de corruption de la part des responsables de la police ; et certains membres de la commission d’organisation dudit recrutement.
Et pourtant à la veille, le directeur général de la police, Soulaïmane TRAORE, dans un communiqué a tenté de rassurer sur la transparence autour du processus en répondant aux allégations portées sur le processus du recrutement.
« La Direction générale de la Police nationale tient à assurer l’opinion nationale, que tous les candidats déclarés admis ont pleinement participé à toutes les étapes du processus, du début jusqu’à la proclamation du résultat définitif le jeudi 07 avril 2022. La Commission d’organisation de ce recrutement a travaillé en toute indépendance et sans aucune influence », avait affirmé l’officier de police.
Puis, il dément fermement que ces accusations qui, de son avis, sont de nature à ternir l’image de la Police nationale et à semer le doute dans l’esprit de nos concitoyens.
«La Direction générale de la Police nationale tient à rappeler qu’elle veille scrupuleusement au respect du principe d’égalité de chances entre tous les candidats. Les allégations mensongères sues évoquées relèvent d’un procès d’intention, car totalement infondées», avait-il répondu.
Pour la Coalition des associations de lutte contre la corruption et la délinquance financières, il faut aller au-delà des enquêtes administrations en ouvrant des enquêtes au pénal afin que les présumés auteurs soient confrontés à la rigueur de la loi.
Selon son président, l’enquête d’administrative est un pas, mais elle a ses limites, dans le cadre des sanctions. En pareille circonstance, si les accusations sont fondées, l’enquête administrative conclurait en général à l’annulation du processus avec des sanctions administratives pour quelque temps.
« Dans le cadre de la lutte contre la corruption, il faut des sanctions plus sévères qui soient prises généralement dans le cadre du pénal. Sur cette affaire, notre association n’exclut pas de porter une plainte au pénal », a déclaré le président Moussa TOURE.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin