Le Mali a un nouveau Premier ministre depuis le samedi 30 décembre. Il s’appelle M. Soumeylou BoubeyeMaïga. Il a été nommé en remplacement d’Abdoulaye Idrissa Maïga démissionnaire.
Le nouveau Premier est un homme du sérail. Qu’on l’aime ou pas, SoumeylouBoubeyeMaïga ne laisse personne indifférent. Comme un phénix il renait toujours de ces cendres. Depuis l’instauration de la démocratie en 1991, l’homme a toujours été plus ou moins au cœur du système d’Etat. Il a été un des principaux artisans de la chute du régime du général Moussa Traoré en 1991. Il entre au cabinet d’Amadou Toumani Touré, alors président du Comité de transition pour le salut du peuple (CTSP), en qualité de conseiller spécial d’avril 1991 à juin 1992.
Après la transition, il devient en 1992 chef de cabinet du président de la République Alpha Oumar Konaré, le premier président démocratiquement élu. En janvier 1993, il a été nommé directeur général des services secrets maliens, période pendant laquelle il a empêché plusieurs coups d’État, confie un de ses proches. En 2000, il entre au gouvernement de Mandé Sidibé en tant que ministre des Forces armées et des Anciens Combattants. Deux ans plus tard, SoumeylouBoubèyeMaïga est candidat à la candidature de l’Adéma/Pasj pour l’élection présidentielle de 2002 qui choisit Soumaïla Cissé
En 2006, c’est la discorde avec son parti, l’ADEMA-PASJ. Alors que cette formation politique décide de soutenir depuis le premier tour la candidature du Président à l’élection présidentielle, l’homme annonce son souhait de se présenter et fonde l’association « convergence 2007 ». Il a été exclu du parti lors de la conférence nationale des 24 et 25 février 2007. Il arrive 6e de l’élection présidentielle de la même année. Avec les autres candidats de l’opposition regroupés au sein du Front pour la démocratie et la république (FDR) dont un certain Ibrahim Boubacar Keïta et TiébiléDramé, il conteste les résultats d’un scrutin entaché de fraudes et dépose un recours devant la Cour constitutionnelle qui le rejette le 12 mai 2007.
Après quelques années de traversée du désert, SoumeylouBoubeyeMaiga est entré de nouveau en avril 2011 dans le gouvernement de Mme Cissé Mariam Kaidhama Sidibé en qualité de ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale. Un gouvernement qui sera renversé par une junte militaire le 22 mars 2012.
Après le coup d’Etat, il quitte l’ADEMA-PASJ et fonde son parti l’Alliance pour la Solidarité au Mali, Convergence des Forces Patriotiques (Asma Cfp). Il soutient la candidature du candidat Ibrahim Boubacar Kéita à l’élection présidentielle de 2013. Après la victoire, de celui-ci, SoumeylouBoubeyeMaiga est de nouveau appelé au gouvernement d’Oumar Tatam Ly en qualité de ministre de la défense et des anciens combattants. Poste qu’il démissionnera le 27 mai 2014 en réaction à la défaite de l’armée malienne à Kidal, face à des groupes rebelles. Avant sa nomination à la tête du gouvernement, il était Secrétaire général de la présidence de la République où il était depuis août 2016.
SoumeylouBoubeyeMaîga est né le 8 juin 1954 à Gao et est détenteur d’une maitrise en journalisme obtenu au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI) de l’Université Cheikh Anta Diop à Dakar au Sénégal et d’un diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) de diplomatie et administration des organisations internationales en 1987 à l’université de Paris-Sud et un diplôme de relations économiques internationales à l’Institut d’administration de Paris. Le métier de journaliste, il exerce d’abord à L’Essor, quotidien d’État, puis au journal Sunjata.
Réputé être un fin stratège, SoumeylouBoubeyeMaïga a la lourde tâche de sauver le reste du mandat du Président de la République, SEM Ibrahim Boubacar Kéita. Sa nomination n’a pas pour le moment entrainé une vague d’adhésion.
Abdrahamane Sissoko
Source: Le Pays