Soumeylou Boubeye Maiga vient de passer 100 jours à la tête de la primature du Mali. Cent jours qu’il est Premier ministre du 5e gouvernement de son Excellence M. Ibrahim Boubacar Keïta, les résultats obtenus par cet homme restent mitigés.
En occupant cette fonction, nul ne pouvait douter du manque de crédibilité de cet homme. Rentré en fonction sans Déclaration de politique générale, il sacrifie la démocratie à ses propres caprices. SoumeylouBoubèyeMaiga a affiché grand sur les panneaux publicitaires au bord de toutes les voies publiques de l’intérieur comme de l’extérieur qu’il est venu pour un but précis, sauver le bateau qui s’écroule. Il s’agit du bateau IBK. Un régime qui a échoué sur tous les plans.
Dans sa politique de particularisme, il a osé ce que d’autres n’ont pas voulu. Mais il a agi sans pour autant prendre le temps de réfléchir profondément sur les causes et les effets des actes qu’il devrait poser. Il s’agit de sa visite à Kidal, Tessalit et au centre dans la région de Mopti. Cette visite a été acclamée par beaucoup de citoyens, mais a eu des répercussions malheureuses sur les populations desdites localités.
Toutefois, il convient de noter que jamais le Mali n’avait été humilié que sous Soumeylou Boubéye Maiga. En tant que PM, il se rend à Kidal et tient son discours en ayant un drapeau étrange devant lui, celui de l’Azawad. Quelle honte ! Quelle Humiliation ! La gloire tant recherchée derrière cette visite et qui devrait leur permettre de jeter du discrédit sur d’autres qui se sont rendus en occasionnant des bains de sang n’a pas été atteint.
Soumeylou Boubeye Maiga qui était venu pour trouver rapidement une sortie de crise a contribué à attiser l’insécurité sur tout le territoire. Quelle est cette partie du territoire où la sécurité ne règne pas ? Les guerres intercommunautaires ne font qu’augmenter. La division est devenue le sort de beaucoup d’organisations. Des marches partout dans le pays en signe de mécontentement, la CAFO s’est effritée et en conséquence, le 8 mars est passé inaperçu parce que cette grande organisation féminine a été mise de côté.
Le bilan n’est que catastrophique si nous savons qu’un jour ne passe sans que des militaires ou des civils ne perdent la vie au Nord ou au centre. Le 12 février dernier, il s’est rendu à Boni pour rendre visite aux blessés et présenter ses condoléances aux 25 morts de l’explosion d’une mine. À l’occasion, il est passé par Mopti où beaucoup de promesses grandiloquentes ont été tenues. Mais demandons au PM où est-ce que nous sommes avec l’ultimatum lancé aux terroristes. Que des discours vides de contenus !
Il a échoué à instaurer la paix et en conséquence, la situation ne fait que s’aggraver. Le 6 avril dernier, Amnesty International, dans un communiqué, fait part d’une inquiétude généralisée sur la situation sécuritaire et humanitaire au Mali. Dans ce communiqué, il est question de la fermeture de près de 714 écoles au Mali dont 440 se trouvent à Mopti. À ce titre, ils sont 214 000 élèves à ne plus aller à l’école face à la dégringolade de la situation sécuritaire. Que de lois marginalisant les communautés qui ont toujours su cohabiter ensemble ! Que d’injustices visant les populations du nord et du centre ! Combien sont les citoyens qui sont privés de leur outil de travail le plus incontournable, la moto, au centre et dans certaines localités du nord du pays ? Les activités économiques fonctionnent en conséquence au ralenti. Le banditisme naît au grand jour. La liberté de mouvement et d’expression se trouve emprisonnée. Le chômage devient le sort d’une jeunesse écœurée, désorientée. Le pays est au seuil d’une explosion de guerre civile.
Pour rappel, le 28 mars dernier, un membre de la garde nationale a été retrouvé égorgé dans son lit à Mopti. L’hôtel la Falaise a été attaqué à Bandiagara faisant trois morts (un garde et deux assaillants) et des blessés. La naissance des groupes séparatistes se fête au Nord. Des députés de l’Assemblée nationale sont nommés dans des groupes ennemis du Mali. L’Azawad existe sur le territoire du Mali. Son drapeau flotte gaillardement sur les édifices publics à Kidal. Le 14 avril dernier, une attaque a été perpétrée contre le camp de la MINUSMA à Tombouctou. L’état d’insécurité fait croire que les 100 jours de SoumeylouBoubeyeMaiga n’ont servi à grande chose si ce n’est de sacrifier des vies humaines, à s’asseoir pour voir la situation sécuritaire se pourrir.
Qu’en est-il de l’élection présidentielle ? Une des promesses, un des objectifs clés de sa venue aux affaires. Il faut reconnaitre que tout porte à croire que l’organisation de ce scrutin présidentiel n’est pas inscrite dans l’Agenda de ce gouvernement. Le PM a dit lors de ses déplacements au Nord et au centre que ces élections auront nécessairement lieu. Mais dans quelle condition ? Dans la division ? Ce qui est sûr, la résolution de l’équation aboutira au résultat que l’actuel gouvernement travaille à la perpétuation du régime d’IBK. Tant que la situation n’est pas stable, comment organiser les élections ? Tant que les jeunes ne sont pas enrôlés ou se trouvent dans des difficultés pour avoir accès à leur carte NINA ou à leur carte électeur, combien seront les votants.
Pendant cent jours qu’il est au pouvoir, pendant 100 jours qu’il travaille à la réélection d’IBK, la stabilité et la tenue d’élection transparente, crédible et paisible ne sont pas inscrites dans l’Agenda de SoumeylouBoubeyeMaiga qui est devenu le nouveau pèlerin du Mali.
Fousseni TOGOLA
Le Pays