Dès le vendredi 2 août, jour de la proclamation des résultats provisoires du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat de l’URD, Soumaïla Cissé, a, à travers son mandataire, saisi le ministre de l’administration territoriale, Moussa Sinko Coulibaly pour lui faire des propositions en vue de l’amélioration des conditions du scrutin du 11 août prochain.
Le candidat de l’URD, arrivé en deuxième position dans cette course qui avait aligné 27 candidats Soumaïla Cissé a commencé sa lettre par remercier d’abord la communauté internationale « qui a permis le recouvrement de notre intégrité territoriale et l’organisation des présentes élections « . De même qu’il a » salué les efforts d’organisation de la part du gouvernement malien et de l’ensemble des acteurs concernés dans un contexte difficile ». Avant de soumettre, dans une correspondance au ministre de l’administration territoriale, » dans un esprit d’amélioration de la transparence « , les propositions suivantes:
Lutte contre les votes multiples
Pour le candidat de l’URD, dans de nombreux centres de vote, en particulier à Bamako, il a été signalé que des individus entreprenaient les électeurs pour leur remettre des bulletins de vote déjà marqués à l’encre, en faveur d’un candidat, et encastrés les uns aux autres qu’ils devaient mettre dans l’isoloir et ramener le bulletin vierge contre de l’argent. Pour limiter ce phénomène, le candidat de l’URD propose cinq mesures, à savoir :
I. Veiller à ce que le nombre de bulletins de vote commandés portant des numéros de série soit strictement égal au nombre d’électeurs potentiels conformément à la répartition dans les bureaux de vote (impliquer les mandataires et la CENI dans l’élaboration des colis des bulletins à destinations des centres de vote).
II. Faire signer chaque bulletin de vote au verso par les deux délégués avant de le remettre à l’électeur pour aller voter et vérifier, en fin de journée, que d’autres bulletins n’ont pas été mis dans l’urne de manière frauduleuse. Cette procédure a déjà été appliquée dans d’autres pays.
III. Etablir par bureau de vote une fiche des numéros de bulletins de vote, à faire vérifier et émarger par le président de bureau, les délégués et mandataires des candidats. A la fin de la journée, vérifier que tous les bulletins exprimés correspondent aux numéros relevés dans le bureau et déclarer nul tout bulletin portant un numéro ne correspondant pas à ceux affectés au bureau de vote.
IV. Remettre à chaque délégué dans les bureaux de vote une copie du procès-verbal signé.
V. L’électeur doit mettre son bulletin dans une enveloppe homologuée par la CENI.
D’autre part, dans sa correspondance, le mandataire de Soumaïla Cissé fait observer qu’il a été découvert un fichier électronique parallèle dans l’ensemble des bureaux de vote comportant 21 985 bureaux de vote ; ce qui fait une différence de 962 bureaux de vote, soit un réservoir de 481 000 électeurs. Enfin, pour le candidat de l’URD, dans le décompte des suffrages exprimés, soit un total de 3 116 720, il a été décelé que 47 520 voix, soit 1,52%, n’ont été attribués à aucun des candidats.
En conclusion, le mandataire du candidat de l’URD, Mamadou Diawara, dit que la mise en œuvre des mesures susmentionnées » évitera à notre pays des dérives postélectorales « . Rappelons qu’ampliation de ladite correspondance a été faite à la CENI, la Cour constitutionnelle, la DGE et aux partenaires techniques et financiers notamment la Délégation de l’UE, les ambassades de France, des Etats-Unis, la CEDEAO, l’Union Africaine et la MINUSMA.
Mamadou FOFANA