“Je suis un homme politique donc je ne refuse pas d’être attaqué car cela peut arriver. Mais je n’accepte pas d’être accusé injustement “. Ainsi s’exprimait Soumaïla Cissé à l’entame de ses propos, à l’occasion de la conférence de presse qu’il a accordée à la presse nationale et internationale, avant-hier mardi dans la matinée à la Maison de la presse, pour démentir les propos diffamatoires contenus dans un articulet du journal sénégalais, L’Observatoire, dont il a pris le soin d’en lire le contenu afin de mieux se faire comprendre dans ses réponses.
La grande salle de la Maison de la presse a refusé du monde pour la circonstance car en dehors des journalistes de la presse locale et internationale, une foule nombreuse était venue écouter les explications de l’Honorable Soumaïla Cissé qui était accompagné par ses pairs chefs de parti de l’opposition.
“Ces informations sont sans fondement et trouvent leur origine dans la manipulation politique “ a affirmé Soumaïla Cissé, avant d’ajouter : “Mais j’ai choisi de vous parler de la vérité, avec des preuves en images”. En effet, un film relatif au Programme d’hydraulique villageoise de l’Uemoa a été projeté pour faire la lumière sur la gestion de ce dossier auquel l’article commandité fait bien allusion pour tenter de faire croire à des malversations financières. Ironie du sort, un passage de ce film montre le Ministre Mamadou Frankaly Keïta en train de faire l’éloge de ce programme des forages de l’Uemoa lors d’une cérémonie de réception d’ouvrages y afférent.
Mais c’est le témoignage de Thomas Yayi Boni, en ce temps-là chef de l’Etat du Bénin, qui a cassé la baraque et mis fin au débat. C’est un hoomage de haut niveau qu’il a rendu à l’ex-président de la Commission de l’Uemoa pour sa gestion de l’Uemoa et surtout pour la pertinence de sa vision avec la mise en place du Programme d’hydraulique villageoise, à travers lequel plus de 3000 forages ont été réalisés dans les Etats-membres de l’Uemoa.
A l’occasion, plusieurs documents qui démentent les détracteurs ont été exhibés et ensuite mis à la disposition des journalistes. Il s’agit de conventions signées avec des structures des différents Etats-membres et qui étaient chargées de la gestion du projet au plan local. Qu’ils soient appelés Agetip dans certains pays, Agetier ou que sais-je encore dans d’autres pays, ces structures étaient chargées de la réalisation des forages concernant leur pays. Il leur revenait donc de lancer un appel d’offres et de choisir les entreprises en mesure d’exécuter les travaux, sous la supervision de sociétés de contrôle assermentés et qualifiés. Pour faciliter le travail de contrôle et de suivi de ces structures locales, elles ont été prises en charge par l’Uemoa pour les frais de déplacement.
En ce qui concerne le financement des travaux, à chaque fois qu’une convention était signée avec la structure appropriée d’un des Etats-membres, l’argent était versé dans un compte bancaire ouvert spécialement à cet effet et sous la signature exclusive du premier responsable de ladite structure locale en charge de la gestion de la réalisation des forages.
De toute façon, des documents existent pour attester que les forages ont été réalisés et la liste des coordonnées GPS est disponible aux fins de toute vérification. Ainsi que des procès-verbaux de réception des travaux après réalisation. Des documents signés des cadres des pays de l’Uemoa dont il ne faut se permettre de douter de leur probité morale parce que, tout simplement, on tente de nuire à la réputation et la notoriété de Soumaïla Cissé.
“ Le Rpm a subitement découvert les vertus de l’interpellation”
En tout cas, pour qui veut comprendre, les choses sont claires : les informations publiées par le journal sénégalais sont fausses et relèvent d’une cabale politique car, comme le précise Soumaïla Cissé, en 2011, à deux jours de son départ de l’Uemoa, les mêmes fausses informations sur sa gestion du Programme d’hydraulique villageoise avaient été diffusées, en passant encore par un autre journal sénégalais.
C’est donc un Soumaïla Cissé calme et serein mais très en verve qui était face aux journalistes pour s’acquitter de ce qu’il appelle ” un devoir démocratique” en acceptant de s’expliquer publiquement sur une situation qui le concerne. En passant, il a relevé que “Ie Rpm a subitement découvert les vertus de l’interpellation après un sommeil profond avec une multitude de scandales qui attendent toujours des explications”.
C’est pourquoi, le chef de l’opposition invite tous les ministres du gouvernement cités dans une affaire, à venir faire comme lui : se mettre publiquement face aux journalistes pour s’expliquer. Et c’est appel a été particulièrement lancé au secrétaire général du Rpm qui s’est fendu d’un communiqué pour demander à Soumaïla de s’expliquer. Maintenant que c’est fait de la part du président de l’Urd et chef de l’opposition, tous les regards sont tournés vers Tréta, Mme Boiré Fily Sissoko, Soumeylou Boubèye Maïga et tous ceux qui sont cités dans les scandales de l’achat de l’avion présidentiel, du marché d’équipements militaires, des engrais frelatés, de l’affaire des tracteurs, etc…en plus de ceux qui sont épinglés par le Centif pour des transactions financières douteuses. Même pour le scandale des logements sociaux, “ si on dit que tu as pris un logement, tu dois au moins venir devant les gens, publiquement et dire je n’ai pas pris. C’est un minimum de respect pour nos concitoyens ” fera-t-il remarquer.
D’ores et déjà, Soumi ayant passé cet examen avec brio, les responsables de la Majorité présidentielle et surtout des ministres du gouvernement sont attendus pour se soumettre à ce devoir démocratique. C’est seulement en ce moment que l’on saura où se trouve réellement la vérité et qui doit accuser qui dans ce pays.
“Cet article m’a offensé, a indigné ma famille et mes camarades politiques. Mais des manifestations de confiance sont venues de partout, du monde entier suite à ces attaques “précise Soumaïla Cissé qui sort requinqué par cette affaire, au grand dam de ses détracteurs.
A.B.N
Fiasco d’un complot
Avant même la publication par le journal sénégalais, L’Observateur, d’un article diffamant si gravement Soumaïla Cissé, des informations nous parvenaient, comme quoi, le chef de l’opposition allait vers des ennuis. Raison invoquée : une prétendue mal gouvernance à l’Uemoa allait le rattraper. Des rumeurs insistantes et provenant de milieux politiques opposés au camp de l’ex-président de la Commission de l’Uemoa. La publication de cet articulet au contenu visiblement attentatoire à l’honorabilité du chef de l’opposition est la preuve, si besoin en était, que quelque chose se préparait déjà contre lui pour tenter de le déstabiliser, voire même de le mettre hors-jeu pour la présidentielle de 2018. En langage judiciaire, on aurait parlé de préméditation.
Il est donc clair, comme l’a affirmé Soumaïla Cissé lors de sa conférence de presse de mardi dernier, que derrière la diffusion de ces fausses informations se trouve tapie la manipulation politique, sur fond de cynisme. Et la seule question qui taraude les esprits à l’heure actuelle, c’est celle-ci : qui peuvent bien être les auteurs d’un tel complot qui ne grandit pas le Mali ?
En effet, il ne faut pas oublier que les cadres de notre pays bénéficient de la confiance de la Communauté internationale et cette tendance doit se traduire par une présence plus remarquée de nos compatriotes à la tête des institutions internationales. Après le séjour très apprécié de l’ex-président de la République, Alpha Oumar Konaré, comme président de la Commission de l’Union africaine, nous venons de rater de peu l’élection d’une compatriote à la tête de l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) et c’est un Malien qui est en train de produire d’excellents résultats à la tête de l’Onusida. La liste n”est pas exhaustive.
C’est pour dire que se lancer dans un faux procès contre Soumaïla Cissé en ce qui concerne sa gestion de l’Uemoa, contribue, d’une façon ou d’une autre, à donner des arguments aux adversaires, voire aux ennemis du Mali, qui seraient heureux d’amplifier à leur guise ces fausses informations pour réduire les chances des cadres maliens d’accéder à des postes de responsabilité au plan international. Surtout que , ne l’oublions pas, si l’on se demande si une personne est bonne ou mauvaise, on a tendance à voir ce qu’en pensent ses proches.
N’oublions pas que c’est au nom du Mali que Soumaïla Cissé siégeait à l’Uemoa, tout comme devra y séjourner Mme Boiré Fily Sissoko dont le bruit assourdissant des casseroles qu’elle traine encore ne l’a pas empêchée d’essayer de crier fort pour faire entendre son plaidoyer aux allures de réquisitoire pour tenter d’enfoncer le chef de l’opposition.
Mais comme le dit l’adage, “le poulet n’a pas intérêt à se mêler d’une conversation pour l’achat d’un couteau”. En d’autres termes, Fily, Tréta et autres se sont engagés dans une logique d’interpellation publique qui ne peut leur porter bonheur, au regard de tout ce qui s’est passé dans la gestion des affaires publiques de leur part, ces dernières années.
Et qu’on imagine maintenant des Maliens qui saisissent des journaux étrangers pour orchestrer une cabale contre Fily afin de remettre en cause sa probité morale et ternir ainsi son image de commissaire de l’Uemoa ? C’est dire que si on en veut à Soumaïla, il faut chercher une autre façon de l’atteindre car cette tentative est vile. Certes on attend un débat fécond de la part de la classe politique, mais qu’elle évite de tomber si bas au ras des pâquerettes par des manipulations et complots du genre. Qu’on soit de la Majorité ou de l’Opposition, c’est le Mali qui nous unit et nous intéresse.
Qu’à cela ne tienne, l’opposition est dans son rôle en dénonçant des faits avérés ou supposés et ceux qui gèrent le pouvoir ont le devoir de rendre compte et doivent accepter d’être interpelés. C’est au pouvoir d’affiner sa stratégie de communication pour faire passer les messages adéquats afin d’éviter de s’emmurer dans un silence suspect qui appelle parfois des interpellations aux allures accusatrices. Le pouvoir et l’opposition politique n’étant pas dans les mêmes postures, chacun doit jouer son rôle, dans le respect de la démocratie chèrement acquise.
En tout cas, depuis la publication de ces informations mensongères, le réseau international de Soumaïla Cissé est en branle à ses côtés pour en savoir davantage sur cette affaire et surtout pour démasquer les commanditaires. Déjà des noms circulent dont en premier lieu celui d’un ancien ministre et responsable politique bien introduit dans les milieux de la presse sénégalaise et connaissant bien Dakar pour y avoir acheté une maison. Reconnu comme passé maître dans l’art de la manipulation, du complot et de l’intrigue, il serait, selon les informations en provenance du pays de la Terranga, celui par qui tout est arrivé. Les prochains jours nous édifieront.
Mais en attendant, il faut savoir raison garder car pareilles pratiques sont aux antipodes des intentions déclarées de retrouvailles nationales au point que l’on crie à tue-tête pour réclamer le retour d’ATT. A ceux qui veulent mettre le feu, guidés par des calculs politiciens égoïstes, nous rappellerons ces propos d’Alphonse de Lamartine (Odes politiques) :
“Honte à qui peut chanter pendant que Rome brûle,
S’il n’a l’âme et la lyre et les yeux de Néron,
Pendant que l’incendie en fleuve ardent circule
Des temples aux palais, du Cirque au Panthéon !
Honte à qui peut chanter pendant que chaque femme
Sur le front de ses fils voit la mort ondoyer,
Que chaque citoyen regarde si la flamme
Dévore déjà son foyer ! “
A.B.N.
Source : Aujourd’hui-Mali